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Inégalité des genres : témoignages de cinq jeunes filles à travers le monde
- 11 Octobre 2017
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NATIONS UNIES, New York – Malgré des années d’efforts et de progrès, l’égalité totale entre les genres n’a pas encore été atteinte. Aucun pays dans le monde n’échappe à la violence ou aux discriminations basées sur le genre. Dans trop d'endroits, le poids des inégalités affecte surtout les plus jeunes.
A travers le monde, les jeunes filles deviennent de plus en plus vulnérables à l’approche de la puberté. La société commence à les percevoir différemment : comme des ménagères, comme épouses ou mères potentielles, comme intruses à l’école ou au travail.
Le 11 octobre célèbre Ia Journée internationale de fille, un jour consacré à reconnaître les difficultés auxquelles sont exposées les filles du monde entier.
A cette occasion, l’UNFPA souhaite raconter l’histoire de cinq jeunes filles qui parlent ouvertement des problèmes qu’elles et leurs camarades peuvent rencontrer.
A quoi ressemble l’inégalité des genres ? Ces cinq jeunes filles peuvent vous le dire.
Le taux de mariage des enfants est en augmentation chez les familles syriennes réfugiées. Avec les contraintes de la guerre, des déplacements et des difficultés financières, les parents voient de plus en plus le mariage comme un moyen d’assurer l’avenir de leurs filles. Certains pensent même que le mariage les protègera des violences sexuelles.
En réalité, le mariage des enfants est une violation des droits de la personne, et expose les jeunes filles à la violence, aux abus sexuels et à l’exploitation.
Raneem a pris conscience des conséquences dramatiques du mariage des enfants au cours d’un programme pour les jeunes financé par l’UNFPA, et elle s’est rapidement engagée contre cette pratique.
« J’ai réussi à convaincre deux de mes amies qui allaient se marier trop jeunes d’attendre », déclare-t-elle.
Raneem est devenue une figure de sagesse parmi ses camarades. « Je connais ces jeunes filles car je les rencontre pour leur expliquer ce que j’ai moi-même appris », dit-elle.
Si les jeunes filles moldaves sont presque aussi scolarisées que les garçons, leurs perspectives d’avenir sont limitées par les attentes sociales qui pèsent sur elles. En 2015, une étude a montré que la plus grande partie de la population considérait que les tâches ménagères étaient la responsabilité principale des femmes. Beaucoup ont exprimé leur l’impression que lorsque les femmes travaillent, elles prennent les emplois des hommes.
Ces attitudes inégalitaires se traduisent aussi de façon plus sinistre : 41 % des hommes interrogés affirment que battre une femme est parfois nécessaire, et 19 % des femmes étaient d’accord avec cette affirmation.
Au cours d’un programme pour les jeunes financé par l’UNFPA, Amina a pu discuter de l’importance d’investir dans l’éducation des filles et dans leurs perspectives d’avenir.
Elle sait que tout comme les autres jeunes filles, elle devra travailler dur pour atteindre ses objectifs. « Il faut que je sois ambitieuse », dit-elle.
La pauvreté aussi discrimine les genres. Même si elle affecte les garçons et les filles, cela ne se traduit pas de la même façon.
Pour les filles, cela signifie être dans l’impossibilité d’accéder à des produits d’hygiène de base, comme les serviettes hygiéniques.
C’est une réalité au Malawi, où seulement un tiers des filles sont inscrites à l’école secondaire. L’une des raisons de cette faible assiduité est l’absence de produits d’hygiène abordables qui leur permettraient d’aller en cours pendant la période de menstruation.
Pour apporter des solutions, Fatima et son amie Deborah ont fondé un club dans leur école, où elles confectionnent des serviettes hygiéniques réutilisables, qu’elles distribuent à leurs camarades.
Aujourd’hui, raconte Fatima, « la plupart des filles viennent en classe même pendant leurs menstruations, et ne ratent plus de cours. »
L’inégalité des genres, c’est aussi la maternité précoce.
Des millions de jeunes filles dans le monde tombent enceintes alors qu’elles ne sont encore que des enfants. La plupart d’entre elles vivent dans la pauvreté et ont peu de chances de s’en sortir. Pour elles, la grossesse n’est pas un choix : c’est au contraire une conséquence directe de leur absence de choix.
Shaina l’a constaté au sein de sa communauté : « Certaines arrêtent l’école et cela réduit leurs possibilités de trouver du travail. Elles sont plus vulnérables à la pauvreté et leur santé en pâtit souvent. »
La grossesse chez les adolescentes peut aussi être dangereuse pour la santé de celles dont le corps n’est pas prêt à assumer la maternité. Les complications dues à la grossesse sont la première cause de décès chez les adolescentes selon l’Organisation mondiale de la santé.
Shaina s’est rendue à un forum soutenu par l’UNFPA où les jeunes peuvent parler de ce problème. Selon elle, le plus important est de donner à ces jeunes filles de l’espoir et les moyens d’agir.
« Pour moi et beaucoup d’autres filles, c’est vraiment important de voir que l’on nous écoute et que l’on nous donne la possibilité d’agir », explique-t-elle.
Hillary connaît bien les difficultés d’une grossesse à l’adolescence. Elle est tombée enceinte à l’âge de 16 ans.
Au Costa Rica, près de 14 000 adolescentes tombent enceintes chaque année, selon les statistiques du gouvernement. Nombre d’entre elles sont encouragées à abandonner l’école, ce qui crée des conditions encore plus difficiles pour elles et leurs familles.
Hillary a cependant réussi à surmonter ces obstacles.
Elle a terminé sa scolarité, est devenue conseillère pour les jeunes et s’applique à les défendre. Son rôle inclut l’éducation d’autres jeunes filles à leurs propres droits. Elle les encourage à avoir confiance en elles et à être ambitieuses.
« Je leur explique qu’elles ne sont pas seules, quelle que soit leur situation », dit-elle.
*Age au moment du reportage