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La prévention du VIH doit atteindre les plus vulnérables : les adolescents, les jeunes femmes et les communautés LGBTQIA+

«Les préservatifs disparaîtront de nos maisons et nous saurons qu'ils sont utilisés», a déclaré Maneo Ramabanta, au Lesotho, où les efforts de prévention du VIH doivent atteindre les adolescents vulnérables. © UNFPA Lesotho / Violet Maraisane
  • 23 Juillet 2018

Pays-Bas / Lesotho / Botswana - Selon un rapport publié récemment, le nombre de décès liés au sida est tombé à son point le plus bas du siècle grâce à l'amélioration de l'accès aux traitements antirétroviraux. Pourtant, les efforts de prévention laissent derrière eux les plus vulnérables.

L'année dernière, environ 40% des infections au VIH ont eu lieu parmi les populations clés - un groupe comprenant les membres de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée (LGBTQIA+), les consommateurs de drogues injectables, d'autres groupes à risque, ainsi que leurs partenaires sexuels.

En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont touchées de manière disproportionnée par l'épidémie de VIH. Bien qu'elles ne constituent qu’environ un dixième de la population, elles représentent une infection sur quatre, selon les données de l'ONUSIDA.

Les efforts de prévention échouent à servir ces communautés en raison de la discrimination et des inégalités enracinées. Les populations clés, les jeunes femmes et filles font face à des menaces élevées de violence qui augmentent leur risque de contracter le virus. Cela limite également leur capacité à prendre des mesures préventives, telles que la négociation de l'utilisation du préservatif.

Et de nombreuses personnes vulnérables se sentent incapables de demander des soins aux prestataires de soins de santé, craignant la censure et la stigmatisation.

"Nous devons donner à chaque individu les moyens de protéger sa santé et son bien-être", a déclaré aujourd'hui la Directrice exécutive de l'UNFPA, Natalia Kanem, lors de la 22ème Conférence internationale sur le sida tenue à Amsterdam aux Pays-Bas.

"Nous devons mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination envers les populations clés, les adolescents et les jeunes, en particulier dans les soins de santé", a-t-elle souligné. "Les droits de l'homme sont les droits de tous.


Nelly Thobega, une femme transgenre de 28 ans au Botswana, a expliqué
les défis auxquels elle et d'autres font face en essayant d'accéder aux
prestations de santé. ​​​​​© UNFPA Botswana

Améliorer l'accès à la prévention

L'UNFPA travaille avec les gouvernements et les partenaires du monde entier pour améliorer l'accès aux mesures de prévention, en particulier pour les adolescents, les femmes et les populations clés.

Dans le district de Mafeteng, au Lesotho, par exemple, l'UNFPA a travaillé avec une communauté qui a accepté de mettre des préservatifs à la disposition des familles, à domicile et sans jugement.

Cette mesure inhabituelle a été prise pour protéger les jeunes dans un pays où près de 24% des adultes sont séropositifs.

"Les préservatifs disparaîtront de nos maisons et nous saurons qu'ils sont utilisés", a déclaré Maneo Ramabanta, un membre de la communauté.

"J'exhorte les femmes à toujours prendre la responsabilité [de l'utilisation du préservatif] parce que les hommes refusent de les utiliser", a déclaré Kefuoe Mooka, un autre membre de la communauté


Natalia Kanem, Directrice exécutive de l'UNFPA, participe à un
événement  organisé par CONDOMIZE !, une campagne de l'UNFPA
dirigée par des jeunes et qui encourage l'accès au préservatif, lors de la
22e Conférence internationale sur le sida à Amsterdam. © Joni Israeli

Discrimination, stigmatisation

L'UNFPA travaille également avec les systèmes de santé pour intégrer les services de prévention et de traitement du VIH dans les soins de santé sexuelle et reproductive de routine.

«Cette intégration améliore non seulement notre efficacité dans la lutte contre le sida, mais elle améliore également l'adoption et la qualité des services, et conduit à de meilleurs résultats sanitaires, sociaux et économiques», a déclaré le Dr Kanem à Amsterdam.

Mais ces services doivent être accessibles aux plus vulnérables, en particulier aux populations clés.

Les hommes homosexuels, bisexuels et autres qui ont des rapports sexuels avec des hommes ont 28 fois plus de chances d'attraper le VIH que les hommes hétérosexuels, par exemple. Les femmes transgenres sont 13 fois plus susceptibles d'attraper le VIH que l'adulte moyen.

Pourtant, ces groupes se sentent souvent incapables de demander des services de santé.

"Je suis confrontée à la violence de la communauté pour être différente", a déclaré Nelly Thobega, une femme transgenre de 28 ans à Francistown, au Botswana. "En tant que femme transgenre, je ne reçois pas de soins de santé adéquats parce que les fournisseurs de soins de santé dans les cliniques font preuve de discrimination à notre endroit, et sont parfois violents verbalement.”

Les attitudes conservatrices, la désinformation et les lois criminalisant l'activité homosexuelle contribuent à cette stigmatisation.

Mme Thobega, membre du groupe Health Empowerment Rights, dit qu'elle évite maintenant les cliniques. Cela lui empêche d’accéder aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH.

"Je ne suis pas la seule. Nous sommes nombreux à ne plus nous soucier d'aller dans des centres de santé, parce que nous savons que nous serons traités injustement et que nous ne recevrons pas les soins médicaux dont nous avons besoin », a-t-elle déclaré.


Des membres d'une communauté au Lesotho inspectent des
préservatifs gratuits distribués par l'UNFPA, et le Lesotho Planned
Parenthood Association et Mothers to Mother. © UNFPA
Lesotho/Violet Maraisane

Information, autonomisation

L'UNFPA travaille actuellement avec le Ministère de la Santé et du Bien-être pour développer un programme standardisé de prévention et de traitement du VIH pour les populations clés - programmes de préservatifs, de réduction des risques, de thérapie pour les consommateurs de drogues injectables, et de traitement, entre autres mesures.

L'UNFPA prévoit également de former des professionnels de la santé au Botswana pour fournir des services sans jugement à des populations clés.

À l'échelle mondiale, l'UNFPA travaille également avec les gouvernements pour élargir l'accès à une éducation sexuelle complète.

«Les jeunes, femmes et hommes, ont le droit de connaître leur corps, d'être traités avec dignité et respect, de pouvoir faire des choix et de contrôler leur santé sexuelle et reproductive», a déclaré le Dr Kanem à la Conférence sur le sida.

"Cela permet aux jeunes de contribuer à leur communauté et au développement de leur pays. La même chose est vraie pour les jeunes populations clés. "

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