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Dignité et force des réfugiés et migrants vénézuéliens en Colombie
- 05 Juin 2019
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CÚCUTA, Colombie - Il n'y a pas si longtemps, Nelsmar, 15 ans, allait au lycée dans le centre du Venezuela. C'était avant que sa famille ne soit déracinée par la crise économique et humanitaire dans son pays, qui a poussé près de 3,9 millions de personnes à migrer ou à fuir, selon de récentes estimations de la Plateforme de coordination pour les réfugiés et les migrants du Venezuela.
La famille de Nelsmar a quitté le pays il y a un an. Ils ont marché pendant huit jours et ont effectué le reste du voyage en bus avant d’atteindre la frontière colombienne. Une fois arrivés dans la ville frontalière de Cúcuta, Nelsmar pensait que le pire était passé - mais elle avait tord.
Pendant des semaines, Nelsmar a dormi dans la rue ou dans des pensions avec toilettes communes. Sa famille avait du mal à trouver du shampoing, des serviettes hygiéniques ou même une lampe de poche pour s'éclairer la nuit.
"Lorsque vous n’avez pas les moyens de vous lavez ou de changer de vêtements, ou que vous n’avez pas assez d’argent, quelque chose d'aussi naturel que vos règles devient un véritable défi", a déclaré Nelsmar à l'UNFPA.
Il y a 1,2 million de migrants et de réfugiés vénézuéliens vivant en Colombie, et un grand nombre d'entre eux continuent à affluer par la frontière. Beaucoup contournent les contrôles d'immigration.
Le déplacement massif a entraîné un risque accru de violence et d'exploitation sexuelles. Selon l'organisation CEPAZ, environ 37% des femmes migrantes auraient subi une forme de violence. De nombreux migrants ont également besoin de services de santé.
L'UNFPA travaille avec le gouvernement et les partenaires humanitaires pour aider les femmes à recevoir des soins en matière de santé sexuelle et reproductive, notamment l'accès aux soins de santé maternelle, aux contraceptifs et à d'autres services essentiels.
L'UNFPA distribue également des kits de dignité, contenant des produits d'hygiène, notamment des serviettes hygiéniques, du savon et du shampoing, ainsi que des informations sur les endroits où trouver des services de santé et un soutien psychosocial. L'UNFPA organise également des ateliers sur la violence basée sur le genre afin d'aider les migrants vulnérables à détecter les abus et à savoir où trouver de l'aide.
« L'objectif de notre travail est de fournir des occasions de débattre des droits en matière de sexualité et de procréation, de prévenir la violence basée sur le genre et la violence sexuelle et de partager des informations sur les lieux où les victimes d'agression peuvent se faire soigner », a expliqué Dildar Salamanca, Coordinateur de terrain à Cúcuta de l'UNFPA. Cúcuta est la ville colombienne qui a accueilli le plus grand nombre de migrants vénézuéliens ces dernières années.
À Cúcuta et dans la ville de Maicao, quelque 2 300 kits de dignité ont été distribués ainsi que 2 600 contraceptifs. Plus de 2 300 femmes et adolescents ont reçu des informations sur la santé sexuelle et reproductive et la violence basée sur le genre.
Malgré les défis, M. Salamanca a constaté que « les femmes et les adolescentes migrantes sont extrêmement fortes, résilientes et capables de surmonter l’hostilité de la vie ».
Nelsmar en est un exemple.
Aujourd'hui, elle vit à Cúcuta, où elle fréquente une nouvelle école et veille sur ses frères et soeurs lorsque ses parents travaillent. Elle a même rejoint un groupe de volontaires qui se réunissent le samedi pour travailler sur les problèmes de la jeunesse.
Lorsqu'on lui a demandé comment elle se sentait face à sa situation, elle a répondu fermement: « Eh bien, mes rêves sont toujours intacts. »
– Tomer Urwicz et Liliana Arias Salgado