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Les dirigeants défendent l’accès au matériel de santé reproductive dans les contextes de crise

Ahlam a pu donner naissance à son enfant en toute sécurité, par césarienne, dans une structure de santé à laquelle l’UNFPA avait fourni du matériel. © UNFPA Yemen/Fahmia Al-Fotih
  • 28 Septembre 2017

NATIONS UNIES, New York/TAIZZ, Yemen – « Mon mari et moi étions d’accord pour prendre part à la planification familiale pour ne plus avoir d’enfants, mais il a subi des pressions de sa famille et je suis à nouveau tombée enceinte », expliquait il y a quelques mois Ahlam, yéménite et mère de deux enfants. Quand le travail a commencé, elle a dû faire un trajet de près de huit heures pour accoucher, car il n’y avait pas d’assistance médicale dans sa ville natale de Taizz, où la plupart des structures de santé ont été détruites par le conflit en cours.

La crise au Yémen a provoqué un besoin d’aide humanitaire pour 20,7 millions de personnes, et déplacé 10,4 % de la population du pays, dont 2,2 millions de femmes et de jeunes filles en âge de procréer.

Par chance, Ahlam a pu se rendre à l’hôpital le plus proche, à Jibla, dans le gouvernorat d’Ibb, qui a été équipé par l’UNFPA de matériel obstétrique d’urgence. Elle a pu y donner naissance à son troisième enfant, par césarienne, en toute sécurité.

Le Dr. Natalia Kanem, Directrice par intérim de l’UNFPA, a rappelé au public l’importance de s’intéresser aux besoins en matière de santé sexuelle et reproductive dans les situations d’urgence. © UNFPA/Lothar Mikulla

Du matériel d’urgence

Dans un contexte de crise, « les risques auxquels sont exposés [les femmes et les jeunes filles] sont extrêmement disproportionnés par rapport au peu d’aide et de services dont elles disposent », a déploré le Dr. Natalia Kanem, Directrice par intérim de l’UNFPA, à un événement lors de  l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York il y a quelques semaines. Les représentants de différents gouvernements et leurs partenaires humanitaires ont réaffirmé l’importance de fournir des produits de santé reproductive en cas de crise.

« Dans ce type de contexte, des vies sont en danger, des rêves prennent fin, et la dignité et la santé [des femmes et des filles] sont compromises », explique le Dr. Kanem.

Près de 60 pour cent des décès maternels qui pourraient être évités dans le monde ont lieu dans des situations instables ou de crise humanitaire. Une grande partie de ces décès pourraient être prévenus par un accès à la contraception, qui permet d’éviter les grossesses non désirées dans des environnements à risque, et par la mise à disposition de matériel de santé reproductive.

Les fournitures nécessaires aux soins des survivantes de violences sexuelles, comme les contraceptions d’urgence et les traitements pour prévenir la transmission du VIH, sont également essentielles.

« Les femmes et les jeunes filles sont attaquées alors qu’elles fuient [les violences], quand elles cherchent la protection des camps humanitaires, quand elles vont chercher de la nourriture, et même lorsqu’elles se rendent aux toilettes dans les camps où elles trouvent refuge », a expliqué Mark Lowcock, directeur du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.

« Je suis restée cachée dans ma maison pendant trois jours, sans nourriture ni eau ». Mme Ngarmbatina O. Soukate, Ministre de la santé du Tchad, a évoqué sa propre expérience des conflits lors d’un événement de l'Assemblée Générale à New York. © UNFPA/Lothar Mikulla

Pas de progrès sans matériel de santé

Sans les produits de santé reproductive, aucun progrès n’est à espérer, ont souligné les dirigeants présents à l’événement.

Beaucoup d’entre eux ont également précisé l’importance de programmes comme UNFPA Supplies, dont l’action est consacrée à étendre l’accès à la contraception et à d’autres soins de santé reproductive dans les situations d’urgence. Sur la seule année 2016, UNFPA Supplies a procuré des kits de santé reproductive d'urgence à 1,3 million de femmes et de filles dans le monde. Ces kits comprennent des contraceptifs, ainsi que du materiel d'urgence pour assurer des naissances saines et securisées.

Il reste cependant beaucoup d’obstacles à surmonter dans le transport de ce matériel jusqu’à ceux qui en ont besoin.

Au Yémen, les envois de matériel de santé reproductive (et notamment les moyens de contraception) ont été retenus à cause de la crise en cours, ce qui met en danger des milliers de vies.

De plus, seules 45 % des structures de santé sont en état de fonctionnement. Parmi elles, 37 % seulement proposent des soins de santé maternelle et reproductive.

« La plupart des structures de santé ont fermé à cause du conflit  », explique Arwa, une  sage-femme dans le gouvernorat de Ta’izz. « Cela a augmenté notre charge de travail et a mis en danger la vie de beaucoup de femmes enceintes et de leur enfant ».

– Fahmia Al-Fotih et Rebecca Moudio (traduit de l'anglais par Marie Marchandeau)

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