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Comment l’UNFPA aide les personnes âgées migrantes et réfugiées à envisager leur avenir au Brésil
- 09 Juin 2023
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BOA VISTA, Brésil – « J’avais une maison, une voiture, tout ce dont j’avais besoin. Lorsque que la crise économique a débuté, tout s’est effondré », raconte Alegria Campos, âgée de 70 ans.
Pour Mme Campos, la vie au Venezuela était belle, « parfaite » même. Cependant, les difficultés persistantes dans le pays, notamment une pauvreté extrême et une forte instabilité politique, ont poussé cette mère de trois enfants, qui a aussi cinq petits-enfants, à prendre une décision éprouvante en novembre 2022 : quitter son pays.
Elle a vendu sa voiture et ses affaires, et a pris un covoiturage jusqu’à Boa Vista, au Brésil, où réside sa sœur aînée. Ce trajet a duré deux jours.
« J’étais seule, car je suis veuve et mes enfants sont indépendant·e·s désormais », explique-t-elle.
La migration peut s’avérer compliquée pour toutes les personnes qui en font l’expérience. Pour les personnes âgées toutefois, traverser les frontières peut créer de nouveaux dangers très spécifiques, notamment un risque accru d’abus et de négligence, comme le souligne le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Au milieu de tous ces obstacles, s’installer dans un nouveau foyer et une nouvelle vie peut faire peur. « C’est difficile de s’adapter ici », admet Mme Campos.
Déménager lorsqu’on est âgé·e
Selon les données mondiales les plus récentes, près de 90 millions de personnes ont subi des déplacements forcés en 2021, parmi lesquelles une très large majorité d’enfants et d’adultes de moins de 59 ans.
Présenter les chiffres ainsi risque cependant de passer sous silence la situation bien réelle de plus de 5 millions de personnes âgées ayant dû fuir leur foyer en 2021, et dont les besoins restent très urgents. À Boa Vista et Pacaraima, dans les refuges soutenus par l’UNFPA qui accueillent des migrant·e·s et des réfugié·e·s, on compte ainsi 290 résident·e·s de plus de 60 ans, dont plus d’un·e sur quatre souffrant d’une maladie ou affection grave.
L’UNFPA s’efforce de soutenir cette communauté de personnes migrantes et réfugiées au Brésil grâce à la distribution de kits dignité, ainsi qu’à l’éducation ou à la formation sur des sujets tels que la violence basée sur le genre et les possibilités de signalement ou de demande d’aide en cas de violences faites aux femmes ou aux filles.
La première fois que Mme Campos a entendu parler de l’UNFPA, c’était pendant un cours de langue portugaise et de culture brésilienne, proposé par une association locale. Les équipes de l’UNFPA communiquaient des informations en portugais sur la violence basée sur le genre, combinant ainsi informations essentielles et apprentissage linguistique.
« C’était très important d’être informée sur la violence basée sur le genre et la façon de la prendre en charge au Brésil, car cela me permet d’aider les autres femmes », souligne Mme Campos.
Cultiver la joie
Que ce soit en espagnol ou en portugais, le prénom de Mme Campos, Alegria, signifie « joie ». « Il y a pourtant des moments où je ressens le contraire », nous dit-elle.
Grâce au soutien de l’UNFPA, Alegria peut désormais planifier un meilleur avenir. Elle explique vouloir suivre une année entière de cours de portugais pour améliorer son expression orale, et elle a également reçu des soins médicaux pour un problème au niveau de ses yeux.
Elle se prépare aujourd’hui à une intervention chirurgicale dans le cadre du système public brésilien de santé, qui garantit un accès complet, universel et gratuit aux soins. Lorsqu’elle a des questions sur son parcours de soins, elle dit pouvoir compter sur l’UNFPA pour l’aider à y voir plus clair.
« Je sais que la porte me sera toujours ouverte », déclare-t-elle.