Communiqué de presse

La Commission de haut niveau du Sommet de Nairobi sur la CIPD25 appelle à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour mettre fin aux disparités alarmantes qui existent en matière de justice sexuelle et reproductive

15 Novembre 2021

AR

Le premier rapport de l’organe consultatif indépendant arrive au moment où la pandémie de COVID-19 se traduit par un recul épouvantable des droits des femmes et des filles 

 

New York, 15 novembre 2021 — Deux ans se sont écoulés depuis le Sommet de Nairobi sur la Conference Internationale pour la Population et le Developpement (CIPD25) à l’occasion duquel gouvernements, société civile et secteur privé s’étaient réunis afin de réaffirmer leur volonté d’honorer les promesses faites lors de l’historique Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui a eu lieu en 1994 au Caire. La Commission de haut niveau sur le suivi du Sommet de Nairobi sur la CIPD25 vient de publier son premier rapport.

La Commission, un organe consultatif indépendant composé de dirigeants du monde entier, a été instituée pour suivre les progrès relatifs aux 12 engagements pris dans le cadre de la Déclaration de Nairobi.  Dans son rapport intitulé Pas d’exceptions. Pas d’exclusions, la Commission constate des progrès en ce qui concerne certains engagements, mais note généralement un recul alarmant de la santé et des droits en matière de sexualité et de procréation partout dans le monde. Elle appelle à prendre des mesures ambitieuses et fortes en faveur de la justice sexuelle et reproductive pour tous, en particulier pour les femmes et les filles.   

« Des financements insuffisants, un décalage décevant en matière de redevabilité politique et l’échec des gouvernements à renforcer les systèmes de santé et à les rendre résilients et accessibles à tous ont eu un effet désastreux sur les droits des femmes et des filles », a déclaré S. E. Mme Michaëlle Jean, ancienne Gouverneure générale du Canada et coprésidente de la Commission. Dans le contexte de la pandémie et de priorités financières divergentes, le rapport indique que le manque de services essentiels dans le domaine de la santé et des droits en matière de sexualité et de procréation — qui s’inscrivent dans le cadre des engagements pris lors du Sommet de Nairobi et des Objectifs de Développement Durable (ODDs) — s’est soldé par une hausse des décès maternels, des grossesses non désirées, des avortements à risque, de la violence basée sur le genre et des mariages d’enfants. 

La pandémie a également révélé les injustices flagrantes que subissent les individus exposés à différentes formes de discrimination intersectionnelle en raison de leur genre, race, âge, handicap statut économique et/ou migratoire. Pour ces femmes et ces filles, avoir accès aux services ne garantit pas leur capacité réelle à exercer leurs droits ou à utiliser ces services, et elles comptent parmi les personnes les plus défavorisées. Les données sont sans appel : 94 % des décès maternels évitables ont lieu parmi les femmes pauvres vivant dans les pays à faible revenu. L’incapacité d’accéder aux services de santé sexuelle et reproductive est l’une des causes majeures de décès chez les femmes et les filles dans des contextes de crise humanitaire, et les mariages d’enfants sont plus répandus parmi les filles pauvres et peu éduquées.
 
La Commission appelle à un changement de cap audacieux, c’est-à-dire à l’élaboration d’un programme en faveur de la justice sexuelle et reproductive.  « Nous devons faire plus que simplement promettre santé et droits en matière de sexualité et de procréation et garantir que les personnes ont réellement la capacité d’exercer leurs droits, en levant les nombreux obstacles auxquels elles sont confrontées au sein des systèmes de santé, des familles et des sociétés », a déclaré S. E. M. Jakaya Kikwete, ancien Président de la République-Unie de Tanzanie et coprésident de la Commission.

La santé et les droits en matière de sexualité et de procréation doivent constituer des services essentiels — et gratuits — dans le cadre d’une couverture sanitaire universelle et de systèmes de santé plus forts et plus résilients. Les femmes, les adolescents et les jeunes, les personnes aux identités de genre diverses ainsi que l’ensemble des individus les plus défavorisés en matière de droits doivent pouvoir faire entendre leur voix et influer davantage sur la manière dont les services de santé peuvent répondre à leurs besoins et garantir l’exercice de leurs droits. En outre, il convient de résister de manière collective aux forces régressives. La prise en charge autonome et les options de soins à distance, dictés par les circonstances liées à la pandémie, devraient être étendues, parallèlement à la prise de mesures fortes pour combler la fracture numérique entre les genres. 

« C’est en parvenant à la justice sexuelle et reproductive que l’on peut garantir la santé et les droits en matière de sexualité et de procréation pour tous et pour de bon », a déclaré la Directrice exécutive de l’UNFPA, Dr Natalia Kanem, lors d’un événement en direct organisé par l’UNFPA à l’occasion de la remise du rapport de la Commission et auquel ont participé des personnalités de haut niveau du monde entier. « La justice dépend de mesures ambitieuses et disposant d’un financement adéquat afin d’honorer nos engagements, une fois pour toutes, l’ensemble des promesses faites dans le cadre du Programme d’action de la CIPD. »  

Dr Kanem a également félicité la Commission pour son travail essentiel visant à garantir que la communauté internationale maintient la dynamique amorcée par l’historique Sommet de Nairobi sur la CIPD25 en 2019 et honore les engagements pris à l’occasion de ce dernier.  

Plus de 25 ans après les promesses formulées lors de la Conférence du Caire, différentes formes d’injustice continuent de saper la résilience humaine et le bien-être de tous et — alors que le monde est confronté à une situation d’urgence liée aux changements climatiques, à l’exacerbation des conflits et au possible doublement des besoins humanitaires d’ici à 2030 — il y a fort à craindre que les inégalités intersectionnelles existantes ne feront que s’aggraver, ce qui entraînera des répercussions sur les individus, les familles, les communautés, les pays et la réalisation des ODDs.

La pandémie a incontestablement perturbé notre progression vers notre objectif commun d’un avenir meilleur et plus égalitaire pour toutes les femmes et les filles, cependant, comme le relève le rapport de la Commission, elle nous a offert l’occasion de revoir nos priorités : la justice sexuelle et reproductive, soutenue par une volonté politique et des investissements inclusifs et tenant compte des besoins de toutes les femmes et les filles, nous permettra de garantir l’accès pour toutes les femmes et les filles aux soins de santé et aux ressources dont elles ont besoin pour revendiquer le contrôle sur leur corps et leur avenir.  Pas d’exceptions. Pas d’exclusions ! 

 


Relations presse UNFPA :
 
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