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Financement d’urgence pour la planification familiale : une lueur d’espoir au milieu de la crise

Christabel Mwena, 18 ans, joue avec sa fille à Mtendere (Zambie). © UNFPA
  • 27 Septembre 2021

MTENDERE, Zambie – En tant que lycéenne, Christabel Mwewa avait toujours été ambitieuse et sociable. Elle adorait apprendre, notamment l’histoire, et avait un talent pour se faire des ami·e·s. Lorsqu’à 16 ans, elle a découvert qu’elle était enceinte, tout a changé. Soudain, l’adolescente studieuse s’est sentie stigmatisée, comme si plus personne ne voyait un avenir pour elle.

« Lorsque j’ai découvert que j’étais enceinte, les personnes de ma communauté ont pensé que j’avais juste abandonné ma scolarité et ont commencé à répandre des rumeurs en disant que comme j’allais avoir un enfant, je ne retournerais jamais à l’école », raconte-t-elle.

Sa situation n’est que trop répandue en Zambie, qui présente l’un des plus forts taux de grossesses adolescentes du monde. Les adolescentes enceintes abandonnent en effet souvent leur scolarité, et peuvent être victimes de pratiques néfastes comme le mariage d’enfants, car leurs perspectives d’avenir s’amenuisent.

Christabel a eu de la chance, cependant. Grâce au soutien de l’UNFPA, elle a pu retourner à l’école après avoir accouché. Si elle avait hâte de retrouver ses camarades, elle était aussi très anxieuse et mal à l’aise vis-à-vis de la perception que ses enseignant·e·s et ses pairs auraient d’elle.

« Je pensais que l’on me regarderait de travers parce que j’ai un enfant », ajoute Christabel.

Elle a persévéré. Aujourd’hui âgée de 18 ans, Christabel est toujours à l’école et rêve de pratiquer le droit pour aider les autres et subvenir aux besoins de son enfant.

Elle n’a plus peur qu’une autre grossesse non planifiée vienne bouleverser ses plans. Avec l’aide du partenariat UNFPA Supplies, le programme principal de l’UNFPA en matière de planification familiale, Christabel a pu bénéficier d’un contraceptif longue durée pour qu’elle n’ait pas besoin de mettre de côté ses objectifs.

Christabel Mwewa from Zambia shares her story of pregnancy at 16

Des manques sans précédent 

Le partenariat UNFPA Supplies est le seul programme des Nations Unies dédié à la planification familiale, et c’est le premier fournisseur mondial de dons de contraceptifs. Cette initiative est cependant menacée : la COVID-19 a réduit la place financière accordée à la santé procréative. Plus d’un tiers des pays connaissent des perturbations liées à la pandémie dans les secteurs de la planification familiale, la santé procréative, la nutrition et les soins liées à la grossesse.

Selon des estimations de l’UNFPA et de ses partenaires, près de 12 millions de femmes et d’adolescentes ont perdu leur accès aux services de planification familiale en 2020, ce qui a provoqué 1,4 million de grossesses non désirées. En 2021, la perte d’accès aux produits de contraception et les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement se poursuivent, alors que de nombreux pays sont aux prises avec de nouvelles flambées de la pandémie.

Au milieu de toutes ces difficultés, le partenariat UNFPA Supplies fait face à un manque de financements sans précédent, de l’ordre de 150 millions de dollars pour 2021-2022.

Financement d’urgence

Les enjeux sont énormes. Pour assurer aux femmes et aux filles un accès constant aux contraceptifs et aux médicaments de santé procréative dont elles ont actuellement besoin, la Fondation Bill & Melinda Gates, la Children’s Investment Fund Foundation ainsi qu’un autre donateur privé ont annoncé un financement d’urgence de près de 50 millions de dollars pour aider le partenariat UNFPA Supplies à combler les manques.

Ces fonds représentent un investissement exceptionnel visant à limiter l’affaissement budgétaire pour 2021-2022, mais un soutien à long terme reste essentiel.

Si le programme UNFPA Supplies était entièrement financé pour les 4 prochaines années (2022–2025), il sera également en mesure de renforcer les systèmes de santé pour réduire les besoins non satisfaits en matière de planification familiale, ce qui permettrait d’empêcher, selon les estimations, 53 millions de grossesses non désirées et 1,7 millions d’avortements dangereux.

Le financement complet du partenariat UNFPA Supplies signifierait que Christabel, comme de nombreuses filles et femmes dans son cas, n’auraient plus jamais à se demander si leur contraceptif sera disponible quand elles en auront besoin.

« Je suis heureuse d’avoir le contrôle sur le moment où je choisirai d’avoir d’autres enfants, car je peux ainsi terminer mes études et trouver un travail. Quels que soient les besoins de ma fille, je pourrai y subvenir », déclare-t-elle à l’UNFPA.

 

 

 

 

 

 

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