Communiqué de presse

AGIR ENSEMBLE POUR METTRE UN TERME À LA VIOLENCE SEXUELLE ET SEXISTE DANS LES CRISES HUMANITAIRES

24 Mai 2019

  • Une femme sur trois est victime de violences sexuelles ou sexistes au cours de sa vie. Les hommes et les garçons sont aussi touchés par le phénomène. Le risque de violences sexuelles et sexistes est particulièrement élevé dans les crises humanitaires provoquées par des conflits armés ou des catastrophes naturelles.
  • En 2019, 140 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, dont environ 35 millions de femmes et de filles en âge de procréer.
  • Bien qu’ils soient d’une importance capitale, les efforts de protection contre cette forme de violence restent largement sous-financés et représentent moins de 1 % des fonds alloués à l’aide humanitaire.
  • Aujourd’hui, des délégations de haut niveau de 90 pays, des hauts responsables de l’ONU, le médecin et lauréat du prix Nobel de la paix Denis Mukwege ainsi que de nombreux représentants de la société civile se réuniront à Oslo pour renforcer la volonté politique de mettre un terme à la violence sexuelle et sexiste dans les crises humanitaires et accroître le financement de cette cause.

La Norvège accueille aujourd’hui la première conférence humanitaire ayant pour thème la lutte contre la violence sexuelle et sexiste dans les crises humanitaires. Les gouvernements de la Norvège, de l’Irak, de la Somalie et des Émirats arabes unis, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont adopté une approche collaborative inédite pour s’attaquer au fléau mondial que sont les violences sexuelles et sexistes. Ces violences, dévastatrices pour les personnes et les communautés affectées, ne sont pas une fatalité et peuvent être évitées.

« Des actes de violence sexuelle et sexiste sont commis partout dans le monde contre des femmes et des filles, mais aussi des hommes et des garçons. Les victimes de crises humanitaires sont particulièrement vulnérables. Nous sommes réunis aujourd’hui pour appeler à davantage de soutien politique et financier. Il faut renforcer la réponse opérationnelle à ce problème humanitaire majeur, qui est trop souvent ignoré et sous-financé. L’impunité doit cesser », déclare la ministre norvégienne des Affaires étrangères Ine Eriksen Søreide.

« La Norvège continuera d’intensifier ses efforts en la matière. Pendant la conférence, j’entends réaffirmer nos engagements politiques et annoncer que nous y consacrerons 114 millions de dollars au cours des trois prochaines années. J’encourage vivement les autres gouvernements à en faire autant. »

Longtemps considérée comme un effet secondaire de la guerre, la violence sexuelle et sexiste dans les situations de conflit est désormais reconnue comme une arme et un crime. Pourtant, des actes de violence sexuelle continuent d’être perpétrés dans le monde entier et sont rarement signalés pour différentes raisons : peur des représailles ou de la stigmatisation, manque de fournisseurs de services dignes de confiance ou difficulté à y accéder, impunité des auteurs et ignorance des bienfaits qu’il y a à se faire soigner.

« Tous les programmes et les plans que nous mettons en place pour accroître le niveau de développement de nos sociétés resteront lettre morte tant que les femmes seront victimes de violences sexuelles et sexistes », affirme le ministre irakien des Affaires étrangères Ali Alhakim.

« Des progrès remarquables peuvent être accomplis quand les femmes ont un plus grand pouvoir d’action et qu’elles occupent une place de premier plan dans nos sociétés. »

Les survivant-e-s sont souvent rejeté-e-s par la société, ce qui les rend plus vulnérables à de nouveaux abus et à l’exploitation. Les violences sexuelles et sexistes peuvent avoir des conséquences profondes, durables et intergénérationnelles. Les séquelles qu’elles laissent, si elles ne sont pas prises en charge, mettent à mal la résilience et le relèvement des communautés victimes de crises humanitaires.

« Les Émirats arabes unis sont bien décidés à mettre à profit l’impulsion donnée par cette conférence pour traduire les idées discutées en actes afin de mettre fin à la violence sexuelle et sexiste dans les crises humanitaires », souligne le Secrétaire d’État émirati Zaki Nusseibeh.

« S’attaquer à la violence sexuelle et sexiste, dans le cadre plus large du programme pour les femmes et la paix et la sécurité, est essentiel pour la consolidation à long terme de la paix, la prévention des conflits et le développement durable. Notre pays entend continuer à intégrer la protection des femmes et des filles dans l’ensemble des activités humanitaires qu’il mène à travers le monde. »

La Conférence intervient à un moment charnière pour la Somalie, alors que le cabinet vient de soumettre au parlement fédéral un projet de loi sur les infractions sexuelles, qui constituerait le premier texte législatif du pays traitant spécifiquement de la violence sexuelle et sexiste.

« L’adoption de ce projet de loi essentiel par le cabinet somalien témoigne de la volonté de notre gouvernement de rendre justice aux survivant-e-s de la violence sexuelle », dit la ministre somalienne des Femmes et des Droits de l’homme Deqa Yasin.

La Convention des femmes de Somalie a récemment réuni 350 dirigeantes et défenseurs-euses de l’égalité des sexes issu-e-s de toute la Somalie et de la diaspora. Les participant-e-s à la Convention ont lancé un appel conjoint à la tolérance zéro pour les violences sexistes et à l’adoption urgente du projet de loi sur les infractions sexuelles.

« Nous demandons à toutes les parties prenantes de soutenir la Somalie dans ses efforts pour réduire la violence sexuelle, notamment par l’élaboration et la mise en œuvre d’une législation globale », ajoute la ministre Deqa Yasin.

Lors de ses déplacements dans des pays en proie à des crises, le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires des Nations Unies et Coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, a été témoin des souffrances inimaginables qu’endurent les civils et a constaté des violations flagrantes du droit international.

« La violence sexuelle et sexiste n’est plus une horreur cachée. Elle sévit aujourd’hui au vu et au su de tous, et il n'y a aucune excuse pour rester inactif face à ce phénomène odieux, si fréquent dans les situations de crise humanitaire », explique Mark Lowcock.

« Les survivant-e-s et les personnes à risque partout dans le monde ont besoin d’un soutien concret et tangible à proximité de leur lieu de résidence. Je souhaite et j’ai bon espoir que des engagements seront pris en vue de financer plus largement les associations locales de femmes et les autres organisations actives en première ligne. Beaucoup d’entre elles, de même que d’autres groupements humanitaires sont financés dans le cadre de plans humanitaires et de secours aux réfugiés conjoints, ou bénéficient du soutien de fonds communs coordonnés par les Nations Unies. »

 Si la riposte humanitaire à la violence sexuelle et sexiste s’est améliorée ces dernières années, beaucoup reste encore à faire. Il est essentiel que les activités de prévention et d’intervention seconcentrent sur les besoins des personnes affectées, et que celles-ci soient associées aux efforts entrepris.

« La communauté internationale doit se mobiliser plus énergiquement pour apporter son soutien aux survivant-e-s de la violence sexuelle et sexiste ainsi qu’aux personnes risquant d’y être exposées, et pour mettre fin à l’impunité qui alimente cette pandémie planétaire », martèle Natalia
Kanem, directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

« Intervenant en première ligne, le FNUAP s’emploie à coordonner les activités de prévention et d’intervention et, en coopération avec d’autres partenaires, dispense des soins vitaux de santé sexuelle et reproductive ainsi que des services spécialisés aux survivant-e-s dans des pays en proie à des crises humanitaires. Or, les besoins toujours plus importants dans ce domaine dépassent les ressources actuellement disponibles. Il faut donc aujourd’hui un financement plus conséquent et à plus long terme, notamment en faveur des associations de femmes, si l’on veut mettre en place une réponse plus efficace. Nous comptons beaucoup sur davantage de volonté politique et d’engagement financier pour améliorer le sort des femmes, des filles et des survivant-e-s, mais aussi pour renforcer la prévention et protéger toutes les personnes à risque. »

« Lutter contre la violence sexuelle et sexiste ne relève pas de l’humanitaire. C’est un problème de société qui exige que des efforts soient déployés de toute urgence pour s’attaquer aux causes profondes de cette violence, et c’est aux États que revient la responsabilité de cette tâche », déclare le directeur général du CICR Yves Daccord.

Et de conclure : « Venir à bout de ce problème nécessite la mobilisation de tous.  Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est prêt à travailler avec les gouvernements et les acteurs du développement afin que les efforts entrepris aillent tous dans le même sens. »

Une note aux correspondants résumant les engagements financiers et politiques pris est attendue dans l'après-midi du 24 mai.

Diffusion en direct sur le Web : https://www.regjeringen.no/en/aktuelt/sgbv_tv/id2644067/

 

Media contacts: 

  • Norvège : ministère des Affaires étrangères, Mari Bangstad, +47 414 40 871, mban@mfa.no
  • Irak : ministère des Affaires étrangères, Bandar Fawzi, + 964 773 333 7611 (WhatsApp), banderfawzi@yahoo.com et Govar Khudhur Omar, + 47 968 84 904, + 964 750 425 9909 (WhatsApp), govar.omr@gmail.com
  • Somalie : ministère des Femmes et des Droits de l’homme, Ahmed Elmi, +252 617480082 ahmed.elmie@gmail.com
  • Émirats arabes unis : ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Eman Hableel, +97124932980,  eman.hableel@mofaic.gov.ae
  • Comité international de la Croix-Rouge (CICR) : Anastasia Isyuk, +41 79 251 93 02, aisyuk@icrc.org  
  • Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) : Jeff Bates, +1 646 750 5354, bates@unfpa.org
  • Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) : Jens Laerke, +41 79 472 9750, laerke@un.org

    Pour les résultats de la journée du 23 mai réservée à la société civile:

  • L’Aide de l’Église norvégienne : Mattias R. Bergset, +47 472 66 706,  Mattias.Rolighed.Bergset@nca.no

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