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Les contraceptifs, un grand changement pour les femmes touchées par la crise au nord du Nigéria
- 14 Juin 2017
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MAIDUGURI, Nigéria – Malgré le retour récent d’une douzaine de filles enlevées par le groupe d’insurgés Boko Haram, la crise au nord du Nigéria demeure très prononcée, avec des mouvements massifs de population civile à l’intérieur du pays et au-delà de la frontière.
Des pénuries alimentaires, un manque de sécurité ainsi qu’une augmentation de la pauvreté sont les indicateurs de conditions extrêmement graves pour de nombreuses familles du nord du Nigéria. Quelques 8.5 millions de personnes ont besoin d’aide urgente dans les États d’Adamawa, de Borno et de Yobe, d’après des rapports publiés récemment par l’ONU. Des centaines de milliers de personnes se retrouvent égalememnt réfugiés dans des pays voisins.
Les besoins pressants des populations touchées menacent d’éclipser les besoins de santé particuliers des femmes. Néanmoins, les contraceptifs modernes et les informations fiables relatives à la planification familiale sont cruciaux pour ces femmes et ces filles, dont les vies ont basculé.
L’UNFPA et ses partenaires œuvrent pour permettre l’accès à ces services.
De nombreuses femmes et filles étaient déjà extrêmement vulnérables avant la crise.
Par exemple, Sakina Sani, une jeune femme de vingt-cinq ans, a été mariée de force lorsqu’elle avait 12 ans – avant même d’avoir atteint l’âge de la puberté.
« J’ai été mariée de force à mon époux. C’était un mariage arrangé selon notre tradition, j’ai ensuite été amenée à Maiduguri », déclare-t-elle.
Elle est tombée enceinte à 15 ans, mais fit une fausse couche. Peu après, elle donnait naissance à une petite fille, puis à un garçon. Aujourd’hui, ses enfants ont 5 ans et 2 ans.
Alors que Mme Sani voudrait avoir quatre enfants, elle estime que ce n’est pas le bon moment. Elle et sa famille sont entassé dans un camp de déplacés et ils ont du mal à joindre les deux bouts.
C’est pourquoi Mme Sani a sollicité des services de planification familiale à un centre de santé soutenu par l’UNFPA au camp de Muna Garage.
« J’ai dû venir ici après avoir discuté avec mon mari de notre situation financière difficile », explique-t-elle.
Peu de temps après, elle était convoqué dans une salle d’examen pour avoir un contraceptif implanté dans son bras. Ce dispositif à long terme est populaire parmi les femmes qui ont un accès limité aux services de santé.
Hajja Fati était aussi à la clinique – mais elle attendait qu’on lui retire son implant contraceptif.
Cela lui a permis de finir l’école, ce qui a amélioré les perspectives financières de sa famille. Hajja Fati et son mari estiment que c’est le bon moment pour tomber enceinte.
« Je suis prête à avoir un autre enfant, donc c’est un arrangement bien planifié qui nous est convenable », explique-t-elle.
L’UNFPA, conjointement avec le Gouvernement du Nigeria, procure et distribue d’indispensables fournitures de santé reproductive ainsi que des médicaments à travers le pays, y compris des contraceptifs modernes.
Les programmes incluent aussi une formation permettant aux agents de santé de fournir des services de conseil en planification familiale. Les communautés sont ciblées avec des informations précises relatives à la planification familiale à travers des efforts de plaidoyer à l’échelle communautaire, de spots radio et de panneaux publicitaires.
Le soutien pour ces programmes provient de divers donateurs, y compris l’agence américaine pour le développement international (US Agency for International Development), qui a accordé des fonds pour les opérations entre 2014 et 2016.
À la suite de ces activités, les experts affirment que le nombre de femmes demandant des informations et des services de planification familiale a augmenté. Plus de 1,5 million de femmes et de filles au nord-est du Nigeria ont été touché entre 2015 et 2016.
Beaucoup de ces femmes affirment que de décider elles même de leur futur a été encourageant. Mme Sani dit que c’est ce qu’elle veut pour sa fille.
« Je ne permettrai jamais que ma fille passe par ce qui m’était arrivé », dit-elle. « Ma fille aura 20 ans et recevra une éducation – c’est ce que nous voulons. Et elle choisira son mari », ajoute-t-elle.
Les représentants du gouvernement et les experts en santé publique examinerons la question d’étendre l’accès à la planification familiale dans les communautés touchées par la crise lors du Sommet sur la planification familiale à Londres.
– Kori Habib (traduit de l'anglais par Maria Kadi)