03 Novembre 2023

« Nous manquons des produits essentiels à la survie », explique Yasmine Ahmed, sage-femme, soulignant la grave pénurie à Gaza de fournitures et de médicaments pour les femmes enceintes et les nouveau-nés. Elle décrit les conditions de travail pour les agent·e·s de santé comme « catastrophiques ».

Voici une série de photos récentes prises à l’intérieur de l’hôpital Al Shifa de la ville de Gaza, où des milliers de personnes viennent chercher refuge et soins, qui rendent compte de la crise qui fait rage. Submergé par un flot de personnes blessées, l’établissement avait déplacé sa maternité à vers l’hôpital Al Hilo, qui selon nos informations a depuis été frappé par des bombardements.

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© Bisan Ouda pour l’UNFPA

Plus de 1,4 million de personnes sont déplacées à l’intérieur même de Gaza, et des centaines de milliers d’entre elles s’entassent dans des hôpitaux et des refuges surpeuplés.

Le siège imposé par Israël après les attaques du Hamas contre des villes et des civil·e·s israélien·ne·s le 7 octobre dernier a complètement coupé Gaza des livraisons d’aide jusqu’au 21 octobre, date à laquelle les premiers camions transportant du matériel ont été autorisés à entrer dans l’enclave. Un volume d’aide bien plus conséquent est cependant nécessaire pour répondre aux besoins humanitaires des 2,2 millions de personnes qui peuplent Gaza, et qui comprennent notamment 50 000 femmes enceintes. Près de 5 500 d’entre elles doivent accoucher dans le mois à venir.

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© Bisan Ouda pour l’UNFPA
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Le système médical est plongé dans le chaos : agent·e·s de santé, hôpitaux et cliniques sont victimes d’attaques ou doivent fermer à cause du manque d’électricité, de fournitures et de carburant. Des patient·e·s sont allongé·e·s au sol et dans les couloirs, les chirurgiens et chirurgiennes doivent opérer sans anesthésie. Plus d’un tiers des hôpitaux et près des deux tiers des cliniques de soins primaires ont fermé à cause de destructions trop importantes ou de manque de carburant. L’unique hôpital de Gaza proposant des traitements du cancer, l’hôpital de l’amitié turco-palestinienne, a été contraint d’arrêter ses activités.

« Les exigences élémentaires de la vie ne sont plus satisfaites », déplore le Dr Nasser Bulbul, chef des soins intensifs de l’unité néonatale à l’hôpital Al Shifa. « Nous ne savons pas quoi faire. » 

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© Bisan Ouda pour l’UNFPA
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© Bisan Ouda pour l’UNFPA

L’UNFPA envoie des médicaments et produits essentiels de santé reproductive en Égypte afin qu’ils y soient entreposés, puis transportés à Gaza dès que c’est possible. 3 000 kits dignité contenant des produits essentiels d’hygiène pour les femmes et les filles sont prêts à être distribués et des fournitures supplémentaires sont en préparation.

Entre autres initiatives, l’UNFPA a également fourni à 500 femmes vulnérables de Gaza une assistance pécuniaire pour répondre à leurs besoins immédiats. Une ligne d’assistance téléphonique soutenue par l’UNFPA et gérée par des médecins et des psychologues est par ailleurs disponible, à Gaza et en Cisjordanie, pour les jeunes et les personnes ayant besoin d’aide.

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© Bisan Ouda pour l’UNFPA
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« Nous sommes confronté·e·s à une grave pénurie de fournitures médicales, de respirateurs et de médicaments essentiels et vitaux », ajoute le Dr Bulbul, qui précise que la plupart des enfants dont il s’occupe sont orphelin·e·s. « Nous ne savons pas ce qui est arrivé à leur famille et n’avons pas d’informations sur leur identité. »

Il constate également une hausse des accouchements prématurés : la peur et le stress ont un fort impact sur les femmes enceintes. Malheureusement, indique-t-il, dans un cas « nous avons dû procéder à un accouchement prématuré d’un fœtus, en le sortant de l’utérus de sa mère qui était en train de mourir ».

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© Bisan Ouda pour l’UNFPA

« L’UNFPA appelle à la protection de toute la population civile et des infrastructures civiles de Gaza, notamment des établissements de santé, des agent·e·s de santé et des patient·e·s », a déclaré la directrice exécutive de l’UNFPA, la Dr Natalia Kanem. « Nous appelons à la protection des travailleurs et travailleuses humanitaires, à la libération sans condition de la totalité des otages, et à l’application du droit international humanitaire. »

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« Nous demandons à tout le monde de nous prêter main forte », explique le Dr Bulbul.

Vous pouvez en savoir plus et vous impliquer ici.

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