Déclaration

Déclaration du Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), sur la Journée internationale de la fille de 2022

10 Octobre 2022

AR ZH RU

Aujourd’hui, alors que nous célébrons le dixième anniversaire de la Journée internationale de la fille, combien de fillettes de 10 ans peuvent-elles regarder vers l’avenir en espérant réaliser leur plein potentiel ?

Les filles doivent démarrer dans la vie sur un pied d’égalité et avoir la possibilité d’écrire leur propre histoire à partir d’une page vierge.

Si elles sont accompagnées, encouragées et soutenues à chaque étape de leur vie, elles seront plus susceptibles de voir que des possibilités et des options s’offrent à elles, de se considérer comme dignes d’intérêt, de se sentir importantes et de prendre part au monde qui les entoure en mettant leurs dons à contribution.

C’est de cette manière qu’elles pourront devenir des femmes qui façonnent les lois et font entendre leur voix, qui relèvent la barre et surmontent les obstacles, et qui incitent à l’action et au changement. Qu’elles manifestent ou qu’elles dirigent des pays, elles disent à la prochaine génération de filles : prenez votre place, le monde vous appartient aussi. 

Pourtant, dès leur premier souffle, les filles sont déjà désavantagées simplement parce qu’elles naissent filles. Dans le monde, près du double de jeunes filles âgées de 15 et 19 ans ne sont pas scolarisées, n’exercent aucun emploi et ne suivent aucune formation comparativement aux garçons du même âge.

Nous savons que la pandémie de COVID-19, les conflits et les changements climatiques exacerbent les menaces qui pèsent sur les filles. Selon les estimations, avant la pandémie, 100 millions de filles risquaient d’être mariées avant l’âge adulte au cours des dix années à venir. En raison de la pauvreté et des perturbations du système éducatif découlant de la pandémie, on estime que 10 millions de filles supplémentaires sont désormais concernées. Les filles en situation de crise humanitaire sont encore plus exposées.

Nous devons agir de toute urgence et nous employer à mettre fin au mariage des enfants. Pour cela, nous devons nous attaquer à la cause profonde de cette pratique : les inégalités de genre. Si toutes les filles terminaient leurs études secondaires, le taux de mariage des enfants diminuerait de 66 %. En investissant dans un enseignement de qualité, en garantissant aux femmes un travail convenable et en déconstruisant les normes et les stéréotypes de genre néfastes, nous pouvons offrir aux filles l’avenir qu’elles méritent.

Nous faisons des progrès, et des histoires positives valent d’être racontées.

En 2021, le Programme mondial UNFPA-UNICEF visant à accélérer la lutte contre le mariage d’enfants et ses partenaires ont permis à 2,6 millions d’adolescentes d’acquérir des compétences pour la vie courante et de bénéficier d’une éducation complète à la sexualité : ainsi, elles sont en mesure de faire des choix concernant leur corps et leur avenir. Nous avons entamé des échanges avec près de 16 millions de personnes à propos du mariage des enfants, des droits des adolescentes et de l’importance de l’égalité des genres. Nous œuvrons à améliorer l’accès à l’école et aux services de santé adaptés aux adolescents. Pourtant, notre travail est loin d’être fini.

Le nombre d’adolescentes dans le monde dépasse les 600 millions. Elles ont des espoirs et des rêves à concrétiser. Chacun d’entre nous peut s’engager à agir dans leur intérêt et à leurs côtés. Plutôt que de reléguer les filles dans l’ombre, plaçons-les dans la lumière. Plutôt que de les réduire au silence, faisons entendre leur voix.  Écoutons ce qu’elles ont à dire. Donnons-leur la possibilité de décider de leur avenir et d’impulser des changements positifs.

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