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Réunion de haut niveau à l’ONU : les femmes afghanes appellent à l’aide

La pleine participation des femmes est une condition essentielle à la prospérité de l’Afghanistan, ont déclaré les responsables politiques. Photo avec l’aimable autorisation du Bureau de la coordination des affaires humanitaires
  • 17 Septembre 2021

NATIONS UNIES, New York – « Mon pays est en pleine crise humanitaire », a déclaré Yalda Royan, une militante afghane pour les droits des femmes, juste avant une réunion de haut niveau sur la situation en Afghanistan, qui s’est tenue au siège des Nations Unies ce lundi. « Dix-huit millions d’Afghan·e·s ont besoin d’aide humanitaire, et la plupart sont des femmes et des enfants. ».
L’extrême instabilité politique du pays, couplée à la suspension des dons financiers internationaux, menace la vie et le bien-être de millions d’Afghan·e·s. Le pays fait aujourd’hui face à un possible écroulement de son système de santé, après l’arrêt des soutiens aux projets essentiels dans ce domaine.

« En Afghanistan, une femme meurt toutes les deux heures des suites de complications liées à la grossesse », a souligné le Dr Natalia Kanem, directrice de l’UNFPA, en s’adressant aux divers·es ministres et délégué·e·s présent·e·s à cette réunion interministérielle.

Une estimation préliminaire de l’UNFPA indique que la suspension des services de santé de base et des produits essentiels, habituellement fournis par son projet Sehatmandi, pourrait provoquer 51 000 décès maternels supplémentaires, 4,8 millions de grossesses non planifiées, et près du double de besoins non satisfaits en matière de planification familiale d’ici à 2025.

Afghan women and girls must not be abandoned

Continuer à assurer un soutien

Malgré la précarité de la situation en Afghanistan, l’UNFPA tient à continuer ses opérations, qui permettent de sauver des vies. Ces dernières semaines, l’agence a continué à soutenir et gérer près de 200 maisons de santé familiale et de centres de protection, qui proposent divers services essentiels aux femmes, aux filles et aux familles.

La continuité de ce soutien est cependant soumise à l’obtention d’un financement d’urgence.

L’ONU avait lancé un appel à financements à hauteur de 606 millions de dollars avant la fin 2021, dont 29,2 millions seront nécessaires à l’UNFPA pour son appel humanitaire, qui vise à répondre aux besoins de santé reproductive et de protection de plus d’un million de femmes vulnérables. 

Lors de la réunion de haut niveau, les promesses de dons ont atteint 1,2 milliard de dollars.

Ces fonds permettront à l’UNFPA d’augmenter le nombre de ses centres de services, d’élargir la portée des services prodigués, et de fournir ainsi à des milliers de femmes et de filles des produits d’hygiène et de santé. Cela financera également des kits de protection contre la COVID-19 ainsi que des matériaux pour la préparation aux conditions hivernales, particulièrement nécessaires aux foyers gérés par des femmes, qui sont très vulnérables. Enfin, le secteur de la santé pourra soutenir les survivantes de violence basée sur le genre.

« Si une femme accouche et a besoin d’une césarienne d’urgence ou qu’elle est victime de violence, elle se tourne vers l’UNFPA », a déclaré le Dr Kanem.

Women in full veils covering their faces walk near tents.
La pleine participation des femmes est une condition préalable à une Afghanistan prospère, ont déclaré les dirigeants. Image reproduite avec l'aimable autorisation du Bureau de la coordination des affaires humanitaires

« Elles ne doivent pas être abandonnées »

En plus de leur soutien aux opérations humanitaires par des financements, les responsables, ministres et délégué·e·s présent·e·s à la réunion du 13 septembre ont appelé à des initiatives pour la défense des droits des femmes et des filles.

« Les femmes et les filles afghanes ne doivent en aucun cas être abandonnées », a insisté le Dr Kanem. « Ni les croyances religieuses ni les opinions politiques ne doivent servir à justifier la limitation de la participation des femmes à tous les aspects de la société. Les femmes afghanes et la société civile de ce pays ont lutté pour réclamer ce droit. Aujourd’hui plus que jamais, elles ont besoin que nous les soutenions. »

Garantir la dignité, les droits et le bien-être des femmes et des filles n’est d’ailleurs pas une fin en soi : c’est un prérequis essentiel pour le bien-être du pays tout entier – voilà ce qu’a souligné Shaharzad Akbar, présidente de la Commission indépendante afghane sur les droits de la personne, dans une déclaration vidéo.

« La communauté internationale ne doit pas perdre de vue le projet d’un Afghanistan prospère et indépendant », a-t-elle déclaré. « Cette vision ne se réalisera pas sans la participation pleine et entière des femmes. »

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