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Réduction de la mortalité maternelle : les solutions sont à portée de main, selon le directeur de l’UNFPA

Des études montrent que les taux de mortalité maternelle et néonatale restent obstinément élevés. Mais les solutions pour y remédier sont connues et plus simples que l’on ne pense. Crédits photo : Jérôme Sessini/Magnum Photos
  • 21 Septembre 2014

NEW YORK, États-Unis – Il reste moins de 500 jours pour réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), cependant les taux de mortalité maternelle et infantile sont loin d’avoir reculé comme prévu. Pourtant, des interventions simples, à l’efficacité prouvée, peuvent permettre de réaliser ces objectifs, a rappelé le Dr Babatunde Osotimehin, le Directeur exécutif de l’UNFPA, au cinquième Sommet annuel pour le bien social, une rencontre de dirigeants, de militants et de spécialistes des technologies du monde entier, qui se tient aujourd’hui à New York.

Le sommet, auquel participent des dizaines de milliers de personnes via la retransmission en direct sur Internet et des réunions organisées au sein des communautés, a pour objectif de faire débattre des dirigeants, des innovateurs et des participants à propos de l’utilisation des technologies au service du développement.

Pourtant, comme l’ont noté les intervenants lors d’une session intitulée “ Des moyens simples pour changer la vie ”, même les technologies les plus basiques demeurent souvent incompréhensibles pour les futures mères.

“ Ne pas avoir accès aux hôpitaux, à des soins qualifiés, à l’électricité, à l’eau et à tout un tas d’autres choses : telle est la triste réalité pour tant de femmes en Afrique “, a déploré Liya Kebede, mannequin et ambassadrice de bonne volonté de l'Organisation mondiale de la Santé pour la santé maternelle.

Pas de baguette magique

Des interventions bien connues peuvent sauver la vie des mères et de leur enfant, a déclaré le Dr Babatunde Osotimehin (à droite) à l’occasion du cinquième Sommet annuel pour le bien social. Crédits photo : UNFPA/Omar Kasrawi

“ Le problème, c’est que lorsque nous avons arrêté les OMD en 2000, nous nous attendions à voir la situation s’arranger d’un coup de baguette magique “, a reconnu le Dr Osotimehin devant les participants. “ Mais hélas, ça n’a pas été le cas. ”

En 2013, le nombre de décès maternels était estimé à 289 000, soit environ 800 par jour, selon la récente publication conjointe des Nations Unies, Trends in Maternal Mortality: 1990 to 2013. Si cela représente une baisse de 45 % par rapport à 1990, l’objectif des OMD de réduire la mortalité maternelle de 75 % en 2015 est loin d’être atteint. Les taux de décès néonatals restent également élevés.

Pourtant les solutions sont très simples et bien connues. “ Tout d’abord, il faut que des sages-femmes ou des personnes formées soient présentes ”pour pratiquer les accouchements, a déclaré le Dr Osotimehin. “ Il faut également améliorer les capacités logistiques pour mettre à leur disposition tout ce dont ont besoin le bébé et sa mère… des choses simples, des produits vitaux ”. Ces produits sont souvent d’ailleurs peu coûteux.

Les services doivent être abordables et accessibles aux femmes vivant dans les régions isolées, a-t-il encore ajouté.

Victoria Shaba, une sage-femme travaillant pour Save the Children au Malawi, a expliqué que dans son pays, de nombreux agents de santé n’ont même pas accès aux produits de base. “ Pour nous, avoir un kit d’accouchement complet, avec tout ce qu’il faut, une paire de ciseaux stérile et même de quoi essuyer le bébé une fois qu’il est né, relève quasiment de l’impossible “, a-t-elle reconnu.

Le manque de personnel de santé qualifié est un autre problème. “ Il y a si peu de sages-femmes au Malawi que nous ne pouvons pas faire face à la demande ”, a ajouté Mme Shaba en secouant la tête.

À portée de main

“ Il est difficile de rester là sans rien pouvoir faire et d’assister à ces tragédies quand on sait que nous pourrions les empêcher ou les traiter “, s’est désolé Mme Kebede. “ Des femmes meurent à cause de problèmes bénins, des choses très simples, comme des hémorragies ou de l’hypertension ou bien parce que le bébé est trop gros, des choses comme ça. Ce sont des problèmes que l’on peut régler dans une clinique correctement équipée et avec du personnel correctement formé. ”

Le Dr Osotimehin, ancien ministre de la Santé du Nigéria, a évoqué la question des priorités.

“ En tant que ministre de la Santé du Nigéria, je ne pouvais que m’inquiéter que des gouvernements, en Afrique et ailleurs, ne consacrent que cinq ou six pour cent de leur budget à la santé. C’est inacceptable “, a-t-il déploré.

Les problèmes semblent immenses, mais ils peuvent être résolus, a-t-il indiqué.

“ Il reste moins de 500 jours pour réaliser les OMD ”, a souligné l’animatrice Femi Oke. “ Que peut-on encore faire en aussi peu de temps ? ”

“ Tout ”, a répondu le Dr Osotimehin, déclenchant les applaudissements des participants. “ Nous pouvons tout faire. ”

Le Sommet pour le bien social rassemble des dirigeants, des militants et des spécialistes des technologies du monde entier pour discuter de solutions pour le développement. L’événement, organisé par Mashable, 92nd Street Y, la Fondation des Nations Unies et la Fondation Bill & Melinda Gates, se tient en marge de la 69e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

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