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Les dirigeants du monde revendiquent la protection des femmes et des filles touchées par les conflits

Les femmes et les filles ont été touchées de manière disproportionnée par le conflit au Yémen. © UNFPA Yémen / Fahmia Al-Fotih
  • 28 Septembre 2018

NATIONS UNIES,  New York - En conséquence de la crise migratoire et d'autres urgences humanitaires à travers le monde, les femmes et les filles subissent des traumatismes inadmissibles. La violence basée sur le genre - y compris le mariage d’enfants et les grossesses forcées - l’exploitation et la traite s’aggravent souvent pendant les conflits, menaçant la vie et le bien-être des femmes et des filles dans toutes les régions.

Les femmes et les enfants représentent environ 75% des personnes déplacées par les conflits. Environ 20% sont des femmes en âge de procréer.

Maleka Ali était enceinte lorsque la violence s'est abattue sur sa ville de Taizz, au Yémen.

« J'avais peur en raison de l'intensité de la guerre et des explosions », a-t-elle déclaré à l'UNFPA. « Nous avons fui Taizz et j'avais tellement peur que j’ai développé de l'asthme. »

L’asthme de Mme Ali met son bébé en danger, il peut lui aussi développer des problèmes de santé.

Pendant les conflits et autres situations d'urgence, les besoins en matière de santé sexuelle et reproductive sont souvent négligés. À mesure que les services médicaux sont perturbés, les femmes enceintes risquent de connaître des complications potentiellement mortelles et les femmes et les filles n’ont plus accès à la planification familiale, ce qui les expose à des grossesses non désirées dans des conditions périlleuses.

Au Yémen, environ 3 millions de femmes et de filles en âge de procréer ont un besoin urgent de protection et de soins médicaux.

« Nous sommes déplacés, nous sommes dispersés. Notre situation n'est pas normale. Nous sommes appauvris. Nous souffrons de toutes les manières », a déclaré Mme Ali.

Épreuve après épreuve

Les traumatismes subis par les femmes et les filles pendant les conflits sont souvent aggravés par la honte et la stigmatisation.

« C'est pourquoi la violence sexuelle est si souvent utilisée comme une arme de guerre », a déclaré la Directrice exécutive de l'UNFPA, Natalia Kanem, lors d'un événement organisé le 24 septembre pendant la 73ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies. « C’est une arme efficace. qui détruit des vies et délie les liens qui unissent les familles et les communautés. »

L'événement mené par l'UNFPA, coparrainé par le Danemark, l'Union européenne, le Soudan du Sud et le Yémen, a mis en lumière le sort des femmes et des filles dont la vie a été bouleversée par les conflits, notamment au Soudan du Sud et au Yémen ou les besoins humanitaires ont augmenté en flèche.

« [Le peuple du] Soudan du Sud a traversé plusieurs décennies de guerre », a déclaré le Dr Riek Gai Kok, Ministre de la santé du Soudan du Sud. « La violence basée sur le genre est devenue chose courante [pendant] les déplacements. »


Quatre millions de personnes ont été déplacées par le conflit au Soudan du
Sud. Environ 75% d'entre elles sont des femmes et des enfants.
© UNFPA / Lauren Anders Brown

En tant que agence de file des Nations Unies chargée de lutter contre la violence basée sur le genre dans les situations d'urgence, l’UNFPA collabore avec le Gouvernement et d'autres partenaires pour soutenir les établissements offrant des services de santé sexuelle et reproductive aux femmes et aux filles touchées par les conflits.

« Les survivants ont besoin d'un soutien à court, moyen et long terme pour cicatriser, réintégrer leur communauté, surmonter la stigmatisation et la discrimination et reconstruire leur vie », a déclaré le Dr Kanem. « C'est vital pour la paix et le développement. »

À Juba, l’UNFPA soutient le premier centre d’intervention pour les victimes de violence sexiste, qui offre des services complets allant du soutien psychosocial au soutien juridique, le tout sous un même toit.

Depuis sa création, il y a environ huit mois, le centre a aidé près de 400 femmes, filles et garçons. Les services juridiques du centre ont également aidé à poursuivre 32 affaires de violence basée sur le genre. Deux auteurs de crime ont été condamnés à ce jour.

Honorer les engagements

Soulignant la nécessité d’intensifier et de reproduire de tels services, les dirigeants du monde ont exhorté la communauté internationale à renouveler son engagement à protéger les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles au Soudan du Sud, au Yémen et ailleurs.


Les dirigeants qui se sont réunis lors d’un événement parallèle à la 73e
session de l’Assemblée générale des Nations Unies demande la protection
des droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles pendant les
conflits. © UNFPA/Usenabasi Esiet

« Il s’agit d’une aide vitale. Il s’agit d’aider les femmes et les filles à revendiquer le droit fondamental de prendre des décisions pour leur propre corps », a déclaré Ulla Tørnæs, Ministre danoise de la coopération au développement.

Le gouvernement du Danemark et l'Union européenne ont offert plus qu'un engagement en discours. Ils se sont également engagés à financer les efforts de réponse humanitaire au Soudan du Sud et au Yémen qui ciblent les plus vulnérables, notamment les femmes et les filles.

« Nous devons tenir la promesse de respecter les droits humains fondamentaux dans les situations de crise », a déclaré la princesse héritière Mary du Danemark. « Si nous tenons nos promesses, les femmes peuvent être la clé du changement. »

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