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À la frontière entre Brésil et Venezuela, des espaces sûrs offrent informations et espoir

L’équipe de secours humanitaire de l’UNFPA en plein travail à l’espace sûr de Pacaraima, au Brésil. © UNFPA Brésil/Isabela Martel
  • 14 Septembre 2022

RORAIMA, Brésil – « On nous a souvent dit que la pièce dégage beaucoup de tranquillité, à la fois le lieu lui-même et ce que nous proposons entre ces murs », nous dit Harlen Lamar. Elle est responsable d’un espace sûr pour femmes et filles à Pacaraima, une ville du nord du Brésil située juste avant la frontière avec le Venezuela.

Ces cinq dernières années, plus de 760,000 réfugié·e·s et migrant·e·s ayant fui l’instabilité économique et politique au Venezuela sont entré·e·s au Brésil, et plus de 350 000 ne l’ont plus quitté. Des centres de triage comme celui de Pacaraima aident les arrivant·e·s à se repérer au sein des processus de demande d’asile et de migration, et à trouver des solutions pour leurs besoins d’urgence : protection, abri, nourriture et services d’aide.

Au milieu du bruit, de la foule et des queues interminables se trouve une porte affichant les mots “Espacio Seguro”. C’est là que se trouve l’espace sûr de l’UNFPA, où les survivantes de violence basée sur le genre peuvent venir pour recevoir des conseils et des soins, et être orientées vers les réseaux locaux de services publics, ainsi que bénéficier de ressources sur la santé sexuelle et reproductive.

« Les personnes qui arrivent ici viennent juste d’entrer au Brésil. Elles ne comprennent pas le portugais, n’ont pas fait de repas décent depuis longtemps, se sont déplacées en stop : elles sont anxieuses et en grande détresse », explique Mme Lamar.

À la fin d’un long et périlleux voyage pour traverser la frontière, les nouveaux et nouvelles arrivantes, particulièrement les femmes et les filles, sont accueillies au sein de cet espace pour y trouver un peu de répit.

Un groupe d'employés de l'UNFPA sourit pour une photo de groupe.
Au sein de l’espace sûr, les femmes et filles vulnérables récemment arrivées du Venezuela peuvent recevoir des soins respectueux et complets. © UNFPA Brésil/Isabela Martel

S’exposer à la violence pour atteindre le Brésil

Si nous ne disposons pas de données complètes, les recherches et la presse indiquent que les femmes vénézuéliennes sont exposées à des menaces de violence basée sur le genre lorsqu’elles partent chercher une vie meilleure de l’autre côté de la frontière.

Pour lutter contre cette violation des droits, l’UNFPA gère trois espaces sûrs dans les villes brésiliennes de Pacaraima, Boa Vista et Manaus, dans le nord du pays, où les équipes travaillent à l’identification de situations de violence basée sur le genre, proposent une prise en charge et orientent les survivantes vers les services publics adaptés. Le personnel de l’UNFPA travaille également avec les survivantes pour mettre en place des plans de sécurité et suivre leur cas jusqu’à ce qu’il soit résolu.

« L’action humanitaire de l’UNFPA dans le nord du Brésil est essentielle pour garantir les droits des réfugié·e·s et migrant·e·s du Venezuela, en particulier ceux des femmes et des filles », explique Igo Martini, qui dirige le bureau de l’UNFPA à Roraima.

En plus de conseils sur la santé sexuelle et reproductive et de soutien en matière de violence basée sur le genre, l’espace accueille les mères allaitantes, distribue des préservatifs gratuits et propose des jeux et vidéos pédagogiques. Tout le monde y est le ou la bienvenue, et la porte est toujours ouverte.

« Des milliers de personnes vulnérables ont pu bénéficier de nos services », se félicite M. Martini.

Un espace où parler librement et sans crainte

Le déplacement des individus s’accompagne généralement de douleur, de frustration et de traumatisme. Au centre de triage, nombreux sont ceux et celles qui doivent aussi faire face à la stigmatisation qui accompagne le statut de survivante de violence ou de personne malade, notamment vivant avec le VIH.

Pour aider les personnes ayant besoin d’aide, l’espace sûr veille à offrir ses services dans la discrétion et le respect, sans jugement.

Pour certaines, cela fait vraiment toute la différence. « Lors d’un rendez-vous, une femme a évoqué son diagnostic de VIH », se souvient Mme Lamar. « Elle a posé ses deux mains sur la table, et m’a dit : “Vous êtes la première personne qui me regarde vraiment, et je me suis sentie suffisamment en confiance pour vous en parler”. Je crois que c’est cela qui nous distingue des autres. »

Alors que les Vénézuélien·ne·s voient toujours leur sécurité menacée – qu’il s’agisse d’un manque de produits essentiels comme la nourriture et les médicaments, ou bien de la crise politique et économique –, l’UNFPA continue son travail fondamental d’accueil au Brésil, dans des lieux sûrs où l’on peut se reposer et se soigner.

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