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L’accès à la santé, à l’hygiène et aux protections est plus urgent que jamais après le séisme au Népal

Une équipe de l’UNFPA rend visite aux personnes touchées par le séisme qui a frappé les districts de Jajarkot et de Rukum-Ouest, dans la province de Karnali à l’ouest du Népal, le 3 novembre 2023. © ​​​​​UNFPA Nepal
  • 21 Novembre 2023

PROVINCE DE KARNALI, Népal – Dans la nuit du 3 novembre, le séisme le plus puissant que le Népal ait connu en presque 10 ans a frappé la région isolée et montagneuse de l’ouest du pays, faisant des centaines de victimes et déclenchant l’accouchement prématuré de Parbati Gharti Magar, 33 ans.
 
« Bien qu’elle soit née plusieurs semaines avant terme, ma fille est en bonne santé », témoigne Mme Magar à l’UNFPA, l’agence des Nations unies chargée de la santé sexuelle et reproductive. « Je reste en observation quelques jours parce que j’ai perdu beaucoup de sang. » 
 
Des milliers de bâtiments ont été détruits au cours du premier séisme de magnitude 6,4, et après plus de 350 répliques, de nombreuses personnes se sont retrouvées à la rue, par des températures glaciales.
 
Prise en charge à l’hôpital du district de Jajarkot soutenu par l’UNFPA, Mme Magar déclare : « Mon mari et moi redoutons de rentrer chez nous. Nous sommes ici depuis la nuit du séisme, et avec toutes ces répliques nous craignons de ne plus avoir de maison pour nous accueillir avec notre enfant. »
 
Parmi les quelque 250 000 personnes affectées dans les deux districts les plus sévèrement touchés, Jajarkot et Rukum-Ouest, plus de 4 000 sont des femmes enceintes, dont 214 sont susceptibles de souffrir de complications obstétricales dans les trois prochains mois. Alors que 47 centres de soin et maternités ont été endommagé·e·s et leurs services critiques interrompus, les femmes enceintes ou allaitantes peinent à accéder à des soins avant, pendant et après leur accouchement.
 
Au lendemain du sinistre, plus de 80 000 femmes et filles en âge de procréer n’ont aucun accès à des produits hygiéniques ou à un accompagnement en santé reproductive. Dans le district de Jajarkot, Sujata*, 14 ans, déclare à l’UNFPA : « Mes règles ont commencé hier, mais je n’ai aucun produit hygiénique. Je ne sais pas quoi faire. »

Portrait of a pregnant woman
Une équipe de l’UNFPA rend visite aux personnes touchées par le séisme qui a frappé les districts de Jajarkot et de Rukum-Ouest, dans la province de Karnali à l’ouest du Népal, le 3 novembre 2023.© ​​​​​UNFPA Nepal

Hausse des besoins en protections

Mère de trois enfants, Indrani Malla est paralysée par le chagrin. Elle a perdu son mari au cours du séisme et s’est provisoirement installée avec sa famille élargie dans des champs, loin de là où se tenait leur maison.
« Elle a arrêté de prendre soin d’elle, elle ne parle même plus », explique sa nièce Bhawana tandis qu’elle brosse les cheveux de sa tante. « Elle est comme ça depuis le séisme. »
 
Alors que des milliers de personnes sont déplacées et que l’hiver approche, il est vital de trouver refuge et d’accéder aux services de santé. L’Organisation mondiale de la santé et les autorités sanitaires locales ont mis en garde contre les épidémies, notamment le choléra, en raison du manque d’hygiène publique et d’eau salubre.

Comme dans tous les contextes humanitaires, les risques liés à la sécurité s’intensifient pour les femmes et les filles, alors que leurs familles ont perdu leur maison et leurs moyens de subsistance et que les services de soutien sont interrompus. Même avant le séisme, l’aide dédiée aux survivantes des violences basées sur le genre et proposée par les centres polyvalents de gestion de crise de l’UNFPA était limitée par le terrain accidenté de l’ouest du Népal, ainsi que par le manque de moyens.

Environ 10 000 femmes et filles auront besoin de bénéficier de services de prévention et de prise en charge pour faire face à la violence, aux discriminations et aux mariages d’enfants, des pratiques dangereuses déjà très répandues à Jajarkot et à Rukum-Ouest et susceptibles de se généraliser davantage comme mécanismes de survie au lendemain de la récente catastrophe.

Young girl walks home on a grassy path
Sujata*, 14 ans, du district de Jajarkot. Sa maison a été détruite, la privant d’un accès aux produits d’hygiène menstruelle. © ​​​​​UNFPA Nepal

La réponse immédiate et à long terme de l’UNFPA

L’UNFPA a établi trois tentes médicales dans les districts de Jajarkot et de Rukum-Ouest, qui font office de cliniques temporaires pour assurer la continuité des soins de santé reproductive. Des conseillers psychosociaux ont été déployés et des kits de santé reproductive ont été distribués, contenant les articles essentiels pour assurer des accouchements en toute sécurité et répondre aux urgences obstétricales, notamment les interruptions spontanées de grossesse, les hémorragies soudaines et les infections.

UNFPA members present items from a dignity kit,
 Une équipe de l’UNFPA explique le contenu du kit de dignité avant sa distribution. © ​​​​​UNFPA Nepal

Plus de 4 700 kits de dignité comprenant des produits hygiéniques et 3 200 kits Kishori pour les adolescentes ont déjà été distribués. Des kits hivernaux contenant des vêtements chauds pour 250 nourrissons et mères et quelque 950 bâches ont également été fourni·e·s, ainsi que 450 lampes à énergie solaire pour améliorer les conditions d’éclairage et la sécurité. 
 
Sumitra, 15 ans, et neuf membres de sa famille étaient profondément endormis à Rukum-Ouest lorsque le séisme a frappé, détruisant leur maison. Alors qu’elle a perdu toutes ses possessions, la famille élargie vit désormais dans une tente de fortune. Sumitra est reconnaissante pour les fournitures que sa mère et elle ont reçues.
 
Elle déclare à l’UNFPA : « Notre maison nous manque, tout comme aller à l’école… tous nos livres et nos vêtements ont été détruits. Mais nous sommes heureux·se·s d’avoir tous·tes survécu et d’être en famille. »
 
Avec le soutien de l’Australie et de la République de Corée, l’UNFPA travaille avec le gouvernement népalais à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie à long terme pour développer les capacités de résilience en cas de crise. Une réduction des risques et un renforcement des mécanismes d’intervention contribuent à défendre la santé sexuelle et reproductive des personnes touchées et leurs droits y afférents, notamment en matière de protection et de prévention de la violence basée sur le genre.

*Les noms ont été modifiés pour protéger l’anonymat des personnes

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