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« Je n’ai jamais vu autant de femmes enceintes dans cette situation » : des survivantes du cyclone tropical Freddy face à la pire épidémie de choléra du Mozambique en vingt ans

L’UNFPA a fourni et installé des tentes en guise de centres de santé dans les régions du Mozambique où les cliniques ont été détruites. © UNFPA Mozambique
  • 24 Avril 2023

PROVINCE DE ZAMBÉZIE, Mozambique – Le cyclone tropical Freddy ainsi que des crues généralisées ont dévasté le Mozambique, tuant 183 personnes et privant 640 000 autres d’un domicile. La situation est aggravée par la pire épidémie de choléra que le pays a eue à affronter depuis vingt ans, survenue dans le sillage de la tempête.

Cette catastrophe affecte notamment près de 31 000 femmes enceintes.

« De toute ma carrière de médecin, je n’ai jamais vu autant de femmes enceintes dans cette situation », déplore le Dr Equibal Abílio, gynécologue-obstétricien, qui prodigue actuellement des soins médicaux dans un centre de traitement du choléra à Quelimane, dans la province de Zambézie.

Au 14 avril 2023, on comptait plus de 27 000 cas de choléra, répartis dans dix des onze provinces du Mozambique. Cette maladie transmise par l’eau est particulièrement dangereuse pour les femmes enceintes et leurs futurs enfants, car elle augmente le risque de mortinaissance et de mortalité maternelle.

Le Dr Abílio explique que depuis un mois, trois femmes enceintes viennent en moyenne chaque jour à l’hôpital de Quelimane pour des cas de choléra. Pourtant, grâce au soutien de l’UNFPA et de ses partenaires, le centre de santé a pu mieux contenir cette flambée.

« Avec le soutien technique, la formation et l’équipement qu’on nous a proposés, nous avons pu prendre la situation en charge et minimiser les complications », souligne-t-il.

Répondre immédiatement aux besoins des femmes et des filles

La tempête et ses conséquences ont partiellement voire totalement détruit 55 des maternités de Zambézie. Vu la circulation du choléra, l’UNFPA a financé des initiatives pour établir un espace dédié aux soins pour les femmes enceintes ayant contracté la maladie, où elles peuvent recevoir des soins obstétricaux spécialisés, tout en limitant les risques de contagion.

L’agence travaille également avec le ministère mozambicain de la Santé sur le développement de recommandations de prise en charge des cas de choléra, ainsi que sur la formation des prestataires de santé maternelle et infantile en matière de réponse à l’épidémie – on compte pour l’instant 60 participant·e·s à ces formations. 

« Prendre en charge les cas de choléra chez les femmes enceintes est très difficile, car il faut prévenir et soigner à la fois le choléra et les complications obstétricales », explique la Dr Marilena Urso, spécialiste de la santé maternelle pour l’UNFPA. « Les prestataires de santé doivent intervenir immédiatement, tout en surveillant la santé du fœtus et en prévenant la propagation du choléra lui-même. »

« Le temps presse. »

Une triple crise à gérer

La communauté humanitaire présente au Mozambique appelle à des financements à hauteur de 138 millions de dollars pour aider une population cible de 815 000 personnes impactées par la triple crise du choléra, des inondations et du cyclone tropical Freddy. Ces efforts viennent soutenir la campagne gouvernementale de vaccination contre le choléra, qui a déjà permis d’administrer le vaccin à 1,2 million de personnes.

Pour élargir ses actions humanitaires, l’UNFPA est sur le terrain en compagnie de ses partenaires, pour distribuer des kits dignité, fournir des kits de santé reproductive et installer des structures de santé temporaires sous tentes, afin d’assurer la continuité des services de santé maternelle et néonatale même pendant cette catastrophe. Six de ces structures avaient déjà été installées dans toute la Zambézie à la mi-avril. Des cliniques mobiles seront bientôt déployées pour proposer des services de santé sexuelle et reproductive dans les zones isolées, qui ne disposent pas d’un accès facile à des établissements de santé.

Comme l’a dit la Dr Natalia Kanem, directrice exécutive de l’UNFPA : « Lorsqu’une crise survient, les femmes ne cessent pas pour autant de tomber enceintes et d’accoucher. Nous devons leur fournir les services et l’aide dont elles ont besoin. »

 

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