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Faire des besoins des femmes et des filles une priorité après l’explosion de Beyrouth

Les partenaires de l’UNFPA distribuent des kits dignité aux femmes et aux filles ayant souffert de l’explosion. Cette catastrophe s’ajoute à la pandémie et à une crise économique. © UNFPA Liban
  • 10 Septembre 2020

BEYROUTH, Liban – Un mois après l’explosion du port de Beyrouth, l’existence reste bien incertaine pour des milliers de femmes et de filles. Parmi les personnes déplacées à la suite de la catastrophe, on compte 84 000 femmes et filles en âge de procréer.

UNFPA collabore avec 12 partenaires sur le terrain pour distribuer des kits dignité contenant des serviettes hygiéniques, du savon, du dentifrice et des serviettes de toilette. Ces produits permettent aux femmes et aux filles d’assurer leur hygiène alors qu’elles doivent affronter la destruction et leur propre déplacement.

Des membres de la communauté soulignent l’importance de cet aspect.

« Tout comme je veux que mes filles aient de quoi manger, je souhaite aussi qu’elles puissent assurer leur hygiène de base », explique Hayat Merhi, une femme dont la famille a souffert de l’explosion et qui a trois filles adolescentes.

Rima passes a dignity kit to a young woman with a bandage on her face.
L’association Al Mithaq, partenaire opérationnel, fait du porte-à-porte pour distribuer les kits. © UNFPA Liban

Pandémie et crise économique

L’explosion et ses conséquences viennent s’ajouter à la pandémie de COVID-19 et à une crise économique. Les pertes d’emploi ont fait chuter les dépenses des ménages, tandis que la prévention de la pandémie devient plus urgente que jamais.

Les besoins des femmes et des filles sont trop souvent les premiers à ne plus être satisfaits.

« Il y a eu une période où mes filles utilisaient un morceau de tissu en guise de serviette hygiénique », raconte Lina Mroueh, qui a également trois filles adolescentes.

Les partenaires dE L’UNFPA font du porte-à-porte dans les zones affectées par l’explosion pour la distribution de kits dignité, et discutent avec les femmes et les filles de leur situation. Selon eux, c’est un travail difficile mais gratifiant.

« Apporter un peu d’espoir dans des foyers détruits et dire aux femmes et aux filles que l’on se préoccupe de leur dignité, de leur sécurité et de leurs besoins personnels en ces temps difficiles, c’est vraiment le moins qu’on puisse faire », déclare Rima Al Hussayni, directrice de l’association Al Mithaq.

A woman speaks to a blast-affected individual in Beirut.
Les partenaires de l’UNFPA discutent avec les populations vulnérables, notamment les femmes handicapées, pour s’assurer que l’on répond correctement à leurs besoins. © UNFPA Liban

Des informations essentielles

La distribution de kits dignité est également l’occasion de répondre à une autre crise : celle de la violence basée sur le genre.

On sait que cette violence augmente dans les contextes de crise humanitaire ou en temps de crise économique. Depuis le début de la pandémie, nombreux sont les pays qui rapportent une augmentation des violences faites aux femmes et de la demande en services d’aide.

« Il est très important de garder à l’esprit que les kits dignité ne servent pas aux femmes et aux filles uniquement parce qu’ils contiennent des produits d’hygiène menstruelle, du savon et autres fournitures, mais aussi parce qu’ils sont un moyen de leur communiquer des informations sur les droits et la santé sexuelle et procréative, sur la violence basée sur le genre, sur la prévention de l’exploitation sexuelle, et sur l’existence de services d’aide et d’information », explique Felicia Jones, coordonnatrice des opérations humanitaires pour UNFPA.

A field worker carries dignity kits through the streets of Beirut.
Les kits dignité contiennent des articles d’hygiène ainsi que des informations essentielles sur les services d’aide. © UNFPA Liban

Les kits dignité contiennent des informations permettant aux survivantes de trouver de l’aide. Les personnes qui distribuent les kits sont également formées pour être en mesure de faire ce travail d’information.

Dans certains cas, elles sont amenées à donner des explications.

« Nous avons formé nos équipes à montrer comment utiliser et entretenir les produits contenus dans le kit », précise Gabby Fraidy du Conseil libanais contre la violence faite aux femmes. « Nous avons rencontré des filles de 11 ans, et notre rôle a été de les informer sur la menstruation, de leur expliquer que c’est un processus naturel, biologique, et que c’est normal lorsque l’on grandit. »

Les associations Akkarouna et Al Makassed distribuent également des kits dignité aux femmes et aux filles en situation de handicap, qui sont souvent encore plus vulnérables et doivent faire face à des difficultés supplémentaires dans leur accès aux produits et services de santé sexuelle et procréative.

On estime que 12 000 personnes handicapées ont été affectées par l’explosion.

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