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Des kits de santé d’urgence pour assurer les soins maternels et néonatals en Afghanistan

Shahla Oruzgani, sage-femme en chef à la maternité Malalai de Kaboul, s’occupe d’un nouveau-né. ©UNFPA Afghanistan
  • 13 Décembre 2021

KABOUL, Afghanistan – La maternité de Malalai est l’une des plus fréquentées de Kaboul : elle accueille la naissance d’environ 85 bébés par jour, dont 20 par césarienne. La crise en cours dans le pays réduit cependant terriblement la possibilité pour les équipes médicales de s’occuper de leurs patient·e·s.

« La pénurie d’équipement, de matériel et de médicaments, le manque de fioul et d’installations de chauffage, surtout à l’approche de l’hiver, et le soutien incertain de nos partenaires ne sont que quelques-unes des difficultés que nous connaissons », explique Shahla Oruzgani, sage-femme en chef de la maternité.

À l’hôpital Ahmad Shah Baba, où travaille le Dr Aqila Bahrami, les perspectives ne sont pas plus roses. « Nous recevions un soutien régulier d’une ONG internationale, mais les équipes sont parties après les événements d’août dernier. Nous manquons désormais cruellement de matériel médical », dit-elle à l’UNFPA.

Les hôpitaux Malalai et Ahmad Shah Baba ont été parmi les premiers d’Afghanistan à recevoir des kits d’urgence de santé reproductive de la part de l’UNFPA. Ces kits contiennent des médicaments, des produits et du matériel essentiel pour assurer des accouchements sans danger et répondre aux besoins d’au moins 328 000 personnes en matière de santé reproductive, maternelle et néonatale.

Plus de 300 kits sont fournis aux hôpitaux et distribués par les équipes de santé mobiles, à Kaboul et dans 15 provinces afghanes – des distributions supplémentaires sont prévues dans les prochaines semaines.

Personnes inspectant l'approvisionnement en kit de santé dans l'entrepôt
Arrivée d’une livraison de kits de santé reproductive dans un entrepôt de Kaboul. ©UNFPA Afghanistan

Des besoins en forte hausse, des ressources qui s’amenuisent

Depuis que Kaboul est tombée aux mains des Taliban au mois d’août, de plus en plus de femmes se rendent à l’hôpital Malalai pour des soins de santé maternelle ; beaucoup d’entre elles ont été déplacées depuis d’autres provinces d’Afghanistan jusque dans la capitale. Bien que le nombre de patientes soit progressivement revenu à la normale avec le déplacement des populations vers d’autres territoires, les ressources de l’hôpital se sont trouvées très appauvries.

Mme Oruzgani craint que la situation n’empire brutalement en cas d’effondrement du système de santé. Des estimations préliminaires mettent en garde contre l’urgence humanitaire actuelle et la suspension des services essentiels de santé reproductive pour les femmes et les filles, qui pourraient provoquer ces quatre prochaines années plus de 58 000 décès maternels supplémentaires, 5,1 millions de grossesses non planifiées et un doublement des besoins non satisfaits en planification familiale.

Dans un pays où une femme meurt toutes les deux heures de complications liées à la grossesse, Mme Oruzgani déclare : « les kits sont fondamentaux à l’heure actuelle, car les ressources des hôpitaux s’amenuisent et le soutien que nous recevons s’est affaibli. Nous ne savons pas d’où nous viendra l’aide à l’avenir. » 

Maintenir les services malgré la crise

Ces 20 dernières années, l’investissement dans la santé publique a permis de grands progrès dans l’amélioration des soins essentiels en Afghanistan, et le taux de mortalité maternelle a diminué de plus de 50 %, passant de 1 450 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2000 à 638 pour 100 000 en 2019.

Il reste pourtant l’un des plus élevés au monde, et si une réponse à la crise actuelle n’est pas immédiatement mise en place, le système de santé pourrait s’effondrer. Cela ruinerait des décennies de progrès en matière de santé maternelle et aurait des conséquences graves sur la vie de plus de 4 millions de femmes et d’adolescentes en âge de procréer.

Malgré l’insécurité grandissante et les hostilités, l’UNFPA et ses partenaires continuent à travailler sur le terrain et ont pu aider 97 000 personnes au mois d’octobre en leur proposant des services essentiels de protection et de santé sexuelle et reproductive, notamment des soins prénatals, des accouchements médicalisés et de la planification familiale.

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