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Dans le sillage d’un typhon meurtrier, une structure mobile dirigée par des femmes répond aux besoins de santé sexuelle et reproductive

L’unité Women's Health on Wheels à Saint Bernard, dans la région de Leyte du Sud touchée par le typhon Rai/Odette, était stationnée près d’un établissement scolaire servant de camp d’évacuation. L’équipe a organisé une journée dédiée aux femmes enceintes, qui ont pu bénéficier de services de santé sexuelle et reproductive ainsi que de sessions d’information sur la violence basée sur le genre. © UNFPA Philippines
  • 14 Mars 2022

SAINT BERNARD, Leyte du Sud, Philippines – Une nouvelle clinique mobile de santé sexuelle et reproductive a été déployée dans la province dévastée de Leyte du Sud, qui a subi en décembre dernier le passage du typhon Rai/Odette, la troisième plus grosse tempête jamais enregistrée dans l’hémisphère nord. 

Conçue pour se rendre dans les zones isolées, la clinique Women’s Health on Wheels (WHoW) propose une réponse rapide dédiée aux femmes en situation difficile à cause de désastres climatiques et autres urgences. Co-financée par l’UNFPA et le gouvernement local, cette unité mobile est la première de ce type dans le pays à prendre en charge les problèmes médicaux entourant la santé reproductive et la violence basée sur le genre dans un contexte de crise.

« J’ai toujours rêvé d’une telle chose », déclare le Dr Karen Villanueva, spécialiste municipale de la santé à Saint Bernard. « Cela permet à nos équipes d’aider les personnes isolées et défavorisées en leur fournissant des services essentiels de santé ». Mise en place grâce aux efforts collectifs de professionnelles de santé travaillant dans les domaines de la sécurité et de la santé des femmes, WHoW regroupe une obstétricienne, deux sages-femmes et deux infirmières, toutes des femmes à l’exception de l’un des sages-femmes, qui est un homme.

Aider les personnes isolées

Le camion entièrement équipé est entré en service le mois dernier dans la région des Visayas Orientales, l’une des zones les plus durement touchées par le typhon Rai/Odette. On estime que la tempête a touché plus de 10,3 millions de personnes dans tout le pays, détruisant les maisons et les établissements essentiels de santé, ainsi que d’autres infrastructures. Le nombre de femmes enceintes résidant dans des zones affectées par le typhon est estimé à 98 000, et 24 000 seraient à risque de complications obstétriques. Près de 13 000 survivantes de violence basée sur le genre devraient aussi avoir besoin d’aide. 

Femme recevant des soins médicaux.
Jocelyn, 30 ans, s’est rendue auprès de Women's Health on Wheels pour des services de planification familiale. © UNFPA Philippines

À ce jour, WHoW a permis la naissance de trois bébés et a effectué des bilans de santé prénatals pour 60 femmes enceintes ; elle a aussi proposé des sessions de santé et d’information auprès des patientes. Grâce à sa capacité à atteindre des centres d’évacuation lointains et des communautés qui manquent de ressources de santé adaptées, WHoW espère pouvoir fournir un service essentiel aux femmes et aux files vulnérables.

Dans le sillage des catastrophes, les femmes enceintes connaissent plus de fausses couches et d’accouchements prématurés, tandis que femmes et filles subissent des niveaux plus élevés de violences sexuelles ou conjugales. Une évaluation menée par l’Organisation internationale pour les migrations a révélé que 95 % des centres d’évacuation des Philippines ne disposaient pas d’espaces sûrs pour les femmes, ce qui accroît le risque de violence basée sur le genre et de conséquences néfastes sur la santé des mères et des enfants.

Le Dr Grace Viola, administratrice à l’UNFPA des programmes de santé maternelle et planification familiale, supervise cette unité mobile et explique que l’agence travaille avec le Département de la Santé pour investir dans le déploiement d’autres unités WHoW, cruellement nécessaires dans un pays sujet aux événements météorologiques extrêmes – pluies torrentielles, inondations éclairs, glissements de terrain.

« Après le typhon, je me suis inquiétée de l’endroit où je pourrais accoucher en toute sécurité, car notre établissement de santé a été emporté par les eaux », raconte Mariel Bucag, 29 ans, la première femme à avoir accouché (d’une petite fille) dans l’unité mobile. « Heureusement qu’il y avait WHoW ».

– Abigail Haworth

 

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