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Aux prises avec le COVID-19, les sages-femmes d’Éthiopie assurent des accouchements sécurisés

« Je refuse de me laisser abattre par des difficultés passagères et d’abandonner », déclare Dawit Mequanint, sage-femme en Éthiopie. © Ethiopian Midwives Association
  • 14 Avril 2020

ADDIS ABEBA, Éthiopie – Aujourd’hui, l’Éthiopie compte plus de 70 cas confirmés de COVID-19, ce qui a mis les sages-femmes du pays en alerte.

« Les sages-femmes ne peuvent pas maintenir une distance physique avec une mère en plein travail, comme c’est le cas dans d’autres unités, ce qui fait que le risque de leur infection par le virus est très élevé », explique Dawit Mequanint, sage-femme à l’hôpital spécialisé Tikur Anbessa, qui est le plus grand hôpital tertiaire du pays.

Dans le monde entier, médecins et sages-femmes ont bien du mal à se procurer suffisamment d’équipements de protection individuelle (EPI) pour se protéger contre l’infection, alors même qu’ils fournissent des soins essentiels aux patients. M. Dawit et ses collègues ne font pas exception : ils rapportent une grave pénurie d’équipements de protection, notamment de lunettes, de tabliers, de masques et de désinfectant pour les mains.

M. Dawit ajoute qu’il fait de son mieux pour se tenir au courant des dernières informations sur la pandémie, pour pouvoir soigner les futures et nouvelles mères en toute sécurité ainsi que leurs nouveau-nés. Il forme aussi les femmes enceintes aux mesures de distanciation sociale et aux techniques de désinfection.

Il déclare cependant qu’un soutien supplémentaire est nécessaire. « On ne fait pas assez pour la formation des soignant·e·s qui sont en première ligne, comme nous, malgré nos efforts pour endiguer la propagation du virus ».


M. Dawit travaille comme sag-femme depuis trois ans. Il explique que pour se protéger et protéger leurs patientes, les sages-femmes ont besoin de plus de soutien. © Ethiopian Midwives Association

Traiter les plus vulnérables en priorité

M. Dawit a peur que la pandémie décourage les femmes d’avoir recours à des services essentiels tels que les soins de santé maternelle. Il explique qu’il s’attend déjà à voir une légère diminution du nombre de femmes venant pour des services et des soins prénatals et postnatals, ou pour des accouchements.

L’UNFPA fournit un conseil technique et travaille en coordination avec ses partenaires pour distribuer des kits de santé procréative d’urgence ainsi que des EPI aux soignant·e·s, et livrer aux communautés des kits dignité, contenant des produits essentiels d’hygiène.

Ces efforts font partie d’un plan de réponse à la pandémie sur 6 mois, destiné à répondre aux besoins des femmes et des filles les plus vulnérables, notamment celles qui sont enceintes ou allaitent. Ce plan fait également une priorité de la protection des travailleurs et travailleuses de la santé en Éthiopie, et de la continuité de la disponibilité des produits de santé procréative ; enfin, il prend en compte l’augmentation de la vulnérabilité des femmes à la violence basée sur le genre.

L’Association éthiopienne des sages-femmes (Ethiopian Midwives Association), avec le soutien financier de l’UNFPA et de bureaux de santé régionaux, mène des actions de sensibilisation à la prévention du COVID-19. L’information est diffusée en différentes langues régionales dans tout le pays.

Pour le pays, pour la génération future

Malgré les risques, M. Dawit se dit plus engagé que jamais pour soutenir les femmes qui arrivent à l’hôpital. « Je refuse de me laisser abattre par des difficultés passagères et d’abandonner », déclare-t-il.

« Pour que la génération suivante et le pays puissent continuer, il faut bien que quelqu’un s’assure que les mères et leurs enfants soient en sécurité. Ce quelqu’un, c’est un ou une sage-femme », ajoute-t-il.

 

 

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