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Au Forum de Paris, dirigeant·e·s mondiaux et militant·e·s de la jeunesse s’accordent sur l’égalité des genres comme clé d’un avenir meilleur

« Il est temps de tenir nos promesses », déclare la directrice de l’UNFPA, le Dr Natalia Kanem, lors de la cérémonie d’ouverture du Forum Génération Égalité. © Service photo du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères
  • 30 Juin 2021

NATIONS UNIES, New York/MANGOCHI, Malawi – Lors de la 4e Conférence mondiale sur les femmes à Beijing en 1995, la Première dame des États-Unis de l’époque, Hillary Rodham Clinton, avait fait cette célèbre déclaration : « les droits de l'Homme sont les droits des femmes, et les droits des femmes sont des droits de l'Homme, une fois pour toutes. »

Aujourd’hui, des dirigeant·e·s mondiaux se sont rassemblés à Paris pour faire à nouveau écho à ce cri de ralliement. « Il y a 26 ans, à Beijing, le monde a fait des promesses », a déclaré le Dr Natalia Kanem, directrice de l’UNFPA, lors de la cérémonie d’ouverture du Forum Génération Égalité. « Il est temps de les tenir. »

Ce forum, organisé par les gouvernements français et mexicain et par ONU Femmes, réunit des chef·fe·s d’État, des militant·e·s, des défenseur·e·s des droits et des leaders féministes du monde entier, pour évaluer les progrès accomplis en matière d’égalité des genres depuis cette conférence déjà lointaine.

Hillary Clinton holds a microphone in her hand as she delivers remarks. A young activist stands behind her.
L’ex-Première dame des États-Unis et Secrétaire d’État Hillary Rodham Clinton partage la tribune avec Julieta Martínez, militante de 17 ans. © Service photo du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

Quels progrès constate-t-on ? Des progrès toujours trop faibles, ont conclu les intervenant·e·s. De plus, ces progrès ont été mis à mal et menacés par la pandémie de COVID-19 – on a ainsi constaté une augmentation des violences basées sur le genre, une régression dans l’éducation des filles et un net accroissement du travail non rémunéré, entre autres conséquences. 

« Je suis féministe parce que le féminisme est un humanisme, qui défend la dignité des êtres humains », a déclaré le président français Emmanuel Macron.

Passer le flambeau

Les dirigeant·e·s mondiaux ont partagé la scène avec des leaders de la jeunesse, passant ainsi symboliquement le flambeau aux jeunes militantes féministes.

« Grâce à vous, je reste pleine d’espoir et très optimiste », a dit la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris aux jeunes leaders qui participaient au Forum. « Notre monde a besoin de votre leadership. »

« Les exigences de la nouvelle génération seront fortes et précises », a déclaré Mme Clinton, qui se tenait aux côtés de Julieta Martínez, 17 ans, militante chilienne.

« Nous devons parler de responsabilité. Nous devons participer aux prises de décisions. Nous devons avoir les outils et les mécanismes nécessaires pour construire un avenir plus durable », a affirmé Mme Martínez. 

Les jeunes leaders ont reçu les plus vifs applaudissements de la part de l’assemblée.

A young girl in a red school dress looks seriously at the camera. Behind her is a chalkboard.
Aisha Kayima et les filles de son âge avancent vers plus d’autonomie grâce aux femmes de leur communauté.  © UNFPA/Luis Tato

« Dirigeantes et dirigeants mondiaux, si vous êtes avec nous, si vous nous soutenez, levez-vous » a lancé Yande Banda, membre de l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles en Zambie, faisant ainsi lever toute la salle. 

Partout, les filles se lèvent

Ce mouvement, celui des filles du féminisme se levant pour reprendre les rênes, est mondial.

À Mangochi par exemple, au Malawi, un groupe de mères s’est réuni pour se battre pour les droits des filles. Le taux de déscolarisation était très élevé dans leur communauté, tout comme celui du mariage d’enfants. Beaucoup de ces femmes avaient elles-mêmes été épouses enfants. Le groupe de mères de Mpapa a ainsi lancé une campagne pour le retour des filles à l’école, pour les sauver de mariages précoces ou forcés, et pour l’éducation des jeunes aux droits et à la santé sexuelle et procréative.

Le taux annuel de déscolarisation de l’école primaire de Mpapa a ainsi chuté, et plus d’un millier de filles sont retournées à l’école.

Ces filles poursuivent aujourd’hui leurs études, deviennent plus autonomes et sont déterminées à construire un avenir meilleur, non seulement pour elles-mêmes mais pour leur famille, leur communauté et leur pays. « J’ai décidé de me concentrer sur mes études pour devenir une femme indépendante et autonome », explique Aisha Kayima, 15 ans, qui a bénéficié de ce programme soutenu par l’UNFPA.

Un appel à la garantie de l’autonomie corporelle

Phumzile Mlambo-Ngcuka and Emmanuel Macron walk into a convention hall. They are wearing face masks.
La directrice d’ONU Femmes Phumzile Mlambo-Ngcuka et le président français Emmanuel Macron arrivent au Forum Génération Égalité. © Service photo du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères

Les voix des filles comme Mme Kayima se sont fait entendre aujourd’hui au Forum de Paris.

Les appels à des efforts concrets pour l’autonomisation des femmes et la garantie de leur autonomie corporelle ont aussi été au rendez-vous, avec des propositions de soutien aux droits et à la santé sexuellee et reproductive, d’éducation complète à la sexualité et de planification familiale.

« Nous devons nous demander pourquoi, depuis la nuit des temps, la biologie a toujours servi à condamner les femmes, à les reléguer à une existence qui n’est pas complètement libre », a ainsi souligné le Dr Kanem. « Il nous faut comprendre que la contraception est un moyen pour les femmes d’être autonomes, et qu’elle les sauve d’une mort évitable et prématurée en couches. »

L’UNFPA dirige la Coalition d’action du Forum pour l’autonomie corporelle et les droits et la santé en matière de sexualité et de procréation, qui réunit gouvernements et organisations du monde entier pour ouvrir la voie aux choix et à la liberté pour toutes les femmes et toutes les filles en matière de procréation.

Les jeunes féministes ont un rôle essentiel à jouer dans ce domaine aussi.

« Nous devons répondre à l’appel des jeunes femmes qui se sont adressées à nous aujourd’hui, et ont clairement exprimé qu’elles étaient prêtes à diriger », conclut le Dr Kanem.

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