La violence et le désordre atteignent des niveaux critiques en Haïti. Près de 15 000 personnes ont été déplacées depuis le mois de février 2024, venant s’ajouter aux 362 000 déjà déplacées à l’intérieur du pays ; certaines ont déjà connu plusieurs déplacements successifs. La famine s’aggrave très rapidement : les groupes armés contrôlent les routes principales et perturbent ainsi l’approvisionnement alimentaire.

Femmes et filles subissent des vagues ininterrompues de violences terribles, chaque jour apportant son lot d’horreurs nouvelles : perte de proches, menaces de violences sexuelles, destruction des habitations et terreur perpétuelle. Des formes extrêmement cruelles de violences sexuelles, notamment le viol ou le viol en réunion, sont perpétrées au quotidien par les gangs qui s’affrontent pour le contrôle de la capitale. Le manque de services de protection et d’aide ne fait que redoubler le traumatisme des femmes et des filles – l’activité de ces services a été fortement réduite, voire entièrement mise à l’arrêt.

Le système de santé ne sort bien sûr pas indemne de cette situation. À Port-au-Prince, des structures de santé et des hôpitaux ont été contraints à fermer, les médicaments sont rares et le personnel médical n’est plus disponible, terrifié lui aussi à l’idée de quitter son domicile. Les barrages routiers et l’insécurité rendent l’accès aux établissements de santé presque impossible : les 3 000 femmes enceintes de la capitale ont le plus grand mal à bénéficier de soins de santé maternelle.

Pour assurer la continuité des services de protection et de santé reproductive, l’UNFPA et ses partenaires utilisent une ligne d’assistance téléphonique afin de proposer un soutien psychosocial aux femmes et aux filles. Des produits essentiels d’hygiène (notamment des serviettes hygiéniques) seront distribués dans les sites pour personnes déplacées, partout où l’accès est possible et sécurisé. Du matériel médical, y compris pour la prise en charge clinique des cas de viol, ont été stockés dans les établissements de santé les plus proches des sites pour personnes déplacées.