Haïti : Mettre en place une réponse humanitaire à un séisme terrible
Le 14 août dernier, un séisme de magnitude 7,2 a frappé le sud-ouest de Haïti ; son épicentre était situé à environ 125 km de la capitale Port-au-Prince. En date du 25 août, on déplorait plus de 2 200 mort·e·s et de 12 200 blessés. Si ce tremblement de terre n’a pas été aussi dévastateur que celui de 2010, ses effets ont été terribles : 800 000 personnes ont été affectées, dont 650 000 ayant actuellement besoin d’aide humanitaire. Plus de 130 000 foyers ont été endommagés ou détruits, et des milliers de personnes se retrouvent ainsi sans abri.
La tempête tropicale Grace a mis à mal les efforts d’assistance dans ce pays des Caraïbes, qui était déjà aux prises avec l’assassinat en juillet dernier du président Jovenel Moïse, la montée des violences de gangs qui a déjà déplacé des milliers de personnes et entrave la livraison de l’aide humanitaire, ainsi que la persistance de la pandémie de COVID-19.
Sur plus de 22 000 naissances attendues dans les trois prochains mois, près de 3 700 nécessiteront des soins obstétricaux d’urgence, alors qu’au moins 24 établissements de santé dans les zones touchées ont été détruits ou endommagés. L’UNFPA a érigé huit maternités temporaires, déployé des équipes de santé mobiles, renforcé les capacités de 40 structures de santé et hôpitaux pour les aider à prendre en charge les complications liées à la grossesse, proposé des services de planification familiale et mis en place un soutien pour les survivantes de violence sexuelle et basée sur le genre. L’agence a également distribué des centaines de kits d’hygiène contenant des produits essentiels tels que des produits d’hygiène menstruelle et du savon, et travaille en ce moment à la livraison de produits de santé sexuelle et procréative.
Après le précédent séisme, près de 15 % des femmes avaient déclaré avoir subi des violences. La catastrophe actuelle a compromis leur accès à l’ensemble des services (sanitaires, juridiques, sociaux) qui prennent en charge les cas de violence basée sur le genre. L’UNFPA insiste depuis longtemps sur le fait que les besoins des femmes et des filles (notamment leur protection), longtemps ignorés, doivent faire partie de toute réponse humanitaire d’urgence.