Journée internationale de la fille

11 Octobre 2022

Global

En décembre 2011, l’assemblée générale des Nations Unies adoptait la résolution 66/170, qui déclarait le 11 octobre 2012 comme la première journée internationale reconnaissant l’importance de l’autonomisation des filles et de l’investissement dans les filles.

Le but de cette journée, qui fête cette année son 10e anniversaire, est de défendre les filles et de se tenir à leurs côtés, parce qu’à l’instant où elles naissent, elles sont plus vulnérables à la discrimination et à la violence que les garçons. Bien que leur potentiel soit égal à celui des garçons, la possibilité de le réaliser n’est pas toujours valorisée ni encouragée. Rappelons qu’il « manque » 140 millions de filles à cause de la sélection prénatale selon le sexe. Et qu’une fille sur quatre entre 15 et 19 ans est déscolarisée, sans emploi, ou sans formation, contre un garçon sur 10.

La résolution 66/140 se penche plus précisément sur l’impossibilité pour les filles de jouir des droits, des opportunités et des avantages de l’enfance et de l’adolescence. Elle remarque « que le mariage des enfants et le mariage forcé exposent les filles mariées jeunes à un risque plus élevé de contracter le VIH et des infections sexuellement transmissibles, provoquent souvent des grossesses précoces et augmentent le risque de handicap, de mortinaissance et de mortalité maternelle, et réduisent leurs chances de mener leur éducation à terme, d’acquérir une formation complète, de participer à la vie de la collectivité ou d’acquérir des compétences les rendant aptes à l’emploi, et violent ou entravent la pleine jouissance par les femmes et les filles de leurs droits fondamentaux ».

Ces 10 dernières années, 25 millions de mariages d’enfants ont pu être évités. Il reste cependant deux « nombres 10 » à prendre en compte : près de 10 millions de filles risquent d’être mariées ces 10 prochaines années, en plus des 100 millions déjà à risque avant la pandémie, selon le Rapport 2021 sur les Objectifs de développement durable.

Depuis 2016, le Programme mondial UNFPA-UNICEF visant à accélérer la lutte contre le mariage d’enfants s’est attaqué au mariage d’enfants dans 12 pays présentant des taux de prévalence élevée de cette pratique : le Bangladesh, le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Ghana, l’Inde, le Mozambique, le Népal, le Niger, l’Ouganda, la Sierra Leone, le Yémen et la Zambie. Notre portée s’étend cependant à tous les coins du globe, car l’un des résultats transformateurs de l’UNFPA est d’atteindre zéro violence basée sur le genre et zéro pratique néfaste.

Les sites internet de mariage sont créés par les couples pour tenir leurs invité·e·s informé·e·s des détails de l’événement, ainsi que pour partager l’histoire personnelle du couple et leur vie commune. Ces sites sont normalement un moyen de se réjouir. Nous en avons créé un pour une enfant de 8 ans mariée à un homme de 31 ans au Yémen. En prenant le contre-pied d’un tel site et en y montrant toute l’horreur d’un vrai mariage d’enfants, nous alertons sur la détresse de nombreuses filles du monde entier, qui n’ont que peu voire aucune autonomie corporelle, ce qui est une violation de leurs droits.

Les filles ne doivent pas être sacrifiées au nom de la survie financière de leur famille – en effet, la pauvreté est l’une des causes du mariage d’enfants. Laissons les filles être des filles. Faisons en sorte que le jour du mariage d’une femme soit inoubliable pour les bonnes raisons, que l’on y pleure de joie en pensant à toutes les possibilités qu’il offre, et non pas de désespoir en sachant tout ce dont il la privera. Sommes-nous inébranlables dans notre engagement à ce qu’aucune fille ne soit mariée avant d’y être prête et d’y consentir librement ? Oui.

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