L’égalité des genres constitue un droit fondamental.

Les femmes ont en effet le droit de vivre dans la dignité, et à l’abri de la peur. L’égalité des genres est également une condition indispensable au développement et à la réduction de la pauvreté, car l’autonomisation des femmes et des filles contribue à la santé et à la productivité des familles et des communautés et améliore les perspectives des générations futures. Il ne fait aucun doute que l’autonomisation des femmes est essentielle pour la réalisation des droits de la personne, réduire la pauvreté, favoriser le développement et relever les défis les plus urgents au niveau mondial. Pourtant, l’égalité des genres reste une promesse non tenue.

Depuis des dizaines d’années, l’UNFPA milite en faveur des femmes et des filles, encourage les réformes juridiques et politiques ainsi que la collecte de données ventilées par sexe et soutient des initiatives visant à améliorer la santé des femmes et des filles et à élargir leurs choix de vie.

Topic summary

Autonomiser les femmes et les filles

Malgré les nombreux accords internationaux qui reconnaissent leurs droits fondamentaux, les femmes et les filles restent bien plus exposées que les hommes à la pauvreté et à l’illettrisme. Elles ont moins facilement accès à la propriété, au crédit, à la formation et à l’emploi. De plus, elles ont beaucoup moins de chances que les hommes d’exercer une activité politique mais sont bien plus susceptibles d’être victimes de violence basée sur le genre. 

L’égalité des genres ne pourra être atteinte que lorsque les hommes et les femmes auront les mêmes chances, les mêmes droits et les mêmes obligations dans tous les domaines. Cela suppose une répartition équitable du pouvoir et de l’influence ainsi qu’une égalité des chances en matière d’indépendance financière, d’éducation et de réalisation des ambitions personnelles. En outre, l’égalité des genres passe par l’autonomisation des femmes et implique d’identifier et de corriger les déséquilibres des rapports de force et de donner plus d’autonomie aux femmes pour prendre leur vie en main. Lorsqu’une femme gagne en autonomie, toute sa famille en bénéficie, et cela se répercute sur les générations futures.

Les retombées positives de l’égalité des genres touchent non seulement les femmes, mais aussi leurs familles et leurs communautés. Une femme hmong dans le village de Sin Chai, au Viet Nam. © UN Photo/Kibae Park

Prendre des mesures

L’UNFPA sait que des décennies de travail sur l’égalité des genre ont montré que la discrimination est inhérente aux sociétés et aux systèmes, et y tient une grande place. Transformer les normes et les structures discriminatoires peut permettre d’autonomiser les femmes et les filles, afin qu’elles puissent revendiquer et exercer leurs droits sans craindre ni violences ni représailles. Pour que l’égalité des genres advienne, et pour que toutes les femmes et les filles jouissent de leurs pleins droits, sans subir de violences, de discrimination ou de pratiques néfastes, le changement doit se faire à tous les niveaux, depuis l’individuel jusqu’au structurel. 

Pour pouvoir prendre des décisions et exercer leur autonomie corporelle en matière de droits et de santé sexuelle et reproductive, les femmes et les adolescentes doivent avoir un plus grand pouvoir d’action, pouvoir faire leurs propres choix et accéder aux services adaptés. Lorsque les femmes et les adolescentes vivent libres de toute discrimination et de toute violence, et ont la capacité d’agir et d’atteindre leurs objectifs, elles peuvent alors exercer leur pouvoir d’action. Lorsqu’elles ont le choix, elles peuvent prendre leurs propres décisions en ce qui concerne leur corps et leur vie. Lorsqu’elles ont accès à des services corrects, accessibles, disponibles et de qualité, elles peuvent survivre et s’épanouir. L’UNFPA soutient ces initiatives en identifiant des chemins vers l’égalité qui améliorent et renforcent ce pouvoir d’action, ces choix et cet accès aux services. L’UNFPA met également en place des Approches sexotransformatrices ainsi qu’une Approche basée sur les droits de la personne comme fondement de tous ses programmes, et comme moyen d’accélérer son Plan stratégique.

Principaux enjeux

On sait par expérience que la défense de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes nécessite des interventions stratégiques à tous les niveaux de la conception de programmes et de l’élaboration de politiques. Les principaux enjeux sont les suivants :

Santé reproductive : la possibilité pour les femmes de maîtriser leur fécondité est un élément essentiel de leur autonomisation et de l’égalité des genres. Quand une femme peut planifier sa famille, elle peut prendre sa vie en main. La protection et la promotion des droits des femmes en matière de reproduction (notamment le droit de décider du nombre, du moment et de l’espacement de leurs grossesses) sont indispensables pour garantir leur liberté de participer à la société plus pleinement et de façon plus équitable. Toutes les deux minutes en moyenne, une femme meurt au cours de sa grossesse ou de son accouchement. Ne pas fournir les informations, les services et les conditions permettant aux femmes de protéger leur santé reproductive constitue une discrimination sexiste et une violation des droits des femmes à la santé et à la vie.

Lutte contre les normes sociales et de genre : Adopter une approche sexotransformatrice au sein des programmes de l’UNFPA, c’est remettre en question l’inégalité entre les genres en transformant les normes, les rôles et les relations de genre néfastes, tout en veillant à redistribuer les ressources de façon plus équitable. À l’occasion du 15e anniversaire de la grande enquête International Men and Gender Equality Survey, l’UNFPA et Equimondo ont publié la plus grande étude jamais effectuée sur les hommes, les masculinités et l’égalité des genres. L’objectif est de mieux comprendre les pratiques et les comportements des hommes et des femmes en lien avec l’égalité des genres. Cette étude devrait permettre d’éclairer, diriger et surveiller les efforts de promotion de l’égalité des genres, en particulier dans les politiques gouvernementales.

Autonomisation économique : Les systèmes économiques mondiaux ne reconnaissent toujours pas les liens entre développement économique et l’autonomie corporelle, l’ambition, le temps et la contribution des femmes. La participation des femmes dans l’économie formelle est encore limitée, elles sont souvent moins payées que les hommes, et leur travail domestique n’est pas reconnu à sa juste valeur. Aucun pays dans le monde ne peut affirmer que les contributions des hommes au travail non rémunéré ou à la gestion de la contraception et de la procréation sont équivalentes à celles des femmes. Le fardeau du travail non rémunéré se traduit également dans l’écart entre hommes et femmes dans la participation au monde du travail ; cet écart s’accroît avec la parentalité. Lorsque les femmes peuvent équilibrer et planifier leur santé, la taille de leur famille, l’espacement des naissances et leurs circonstances économiques, elles peuvent mieux gérer l’emploi et le travail domestique. Cela a pour résultat un pouvoir d’action, un bien-être et un capital humain disponible accrus. Cet équilibre peut être facilité par plusieurs interventions dans le domain public comme privé : partage des tâches domestiques et de la charge contraceptive et reproductive, mais aussi politiques de protection sociale et de santé sensibles au genre.

Autonomisation par l’éducation : environ deux tiers des adultes analphabètes dans le monde sont des femmes. Le manque d’instruction restreint fortement l’accès à l’information et les perspectives d’une femme. À l’inverse, améliorer le niveau d’études des femmes et des filles entraîne des retombées positives à la fois pour elles et pour les générations futures. L’augmentation du niveau d’instruction des femmes va souvent de pair avec une baisse de la mortalité infantile et de la fécondité, mais également avec de meilleures conditions de vie pour leurs enfants.

Autonomisation politique : l’égalité des genres ne peut être atteinte sans l’appui et le contrôle des institutions. Malheureusement, trop d’institutions sociales et juridiques ne garantissent toujours pas l’égalité des femmes sur le plan des droits juridiques et des droits fondamentaux de la personne, de l’accès aux ressources et du contrôle de leur utilisation, de l’emploi ou des revenus, ou encore de la participation sociale ou politique. Par ailleurs, les hommes continuent de détenir la majeure partie du pouvoir politique et juridique : à l’échelle mondiale, seuls 26 % des parlementaires environ sont des femmes. Enfin, il arrive trop souvent que les lois contre la violence familiale ne soient pas appliquées en faveur des femmes.

Mise à jour : 6 juillet 2023