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Les premières pluies de mousson s'abattent sur les camps de réfugiés Rohingya, présage de défis à venir

Les premières pluies de mousson sont arrivées à Cox's Bazar, ravivant les craintes concernant la santé et la sécurité des réfugiés. Une réfugiée dans un camp boueux fin 2017. © UNFPA / Prince Naymuzzaman
  • 27 Avril 2018

COX'S BAZAR, Bangladesh - Les premières pluies de mousson sont arrivées à Cox's Bazar, au Bangladesh, où des centaines de milliers de réfugiés Rohingya vivent dans de minces tentes de bambou et de bâche, annonçant le retour des inondations, des coulées de boue, et des maladies hydriques qui assiègent les populations.

Quelque 693 000 réfugiés rohingyas ont traversé la frontière au cours des huit derniers mois, suite aux violences extrêmes qui ont eu lieu dans l'État de Rakhine au Myanmar. Ils rejoignent des centaines de milliers d'autres réfugiés Rohingya qui vivent déjà dans la région. A présent, on estime qu’un million trois cent mille personnes ont besoin d'une aide humanitaire, en ce compris les nouveaux arrivants, les premiers arrivants et les communautés hôtes surchargées.

Les camps de fortune sont situés sur des pentes escarpées et souvent dénudées - des sites mal équipés qui subissent les vents violents et les pluies battantes, les cyclones et les saisons de la mousson.

Les pluies précoces ont déjà déclenché des inondations et des dégâts, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui estime que cent vingt mille personnes seront menacées par les inondations et les glissements de terrain.

L'UNFPA travaille avec des partenaires pour assurer la sécurité et la dignité des personnes dans le besoin.

"Nous reconnaissons que cela peut devenir une urgence, dans une situation déjà critique", a déclaré Hassan Abdi, coordonnateur de la santé reproductive de l'UNFPA à Cox's Bazar.

Les campings sont mal équipés pour résister aux pluies à venir. © UNFPA/Prince Naymuzzaman

Services menacés

Les réfugiés ont subi des épreuves extraordinaires avant d’atteindre une sécurité relative à Cox's Bazar. La violence armée, les incendies criminels, les violences sexuelles et la longue marche vers le Bangladesh ont fait des ravages parmi la population.

Les groupes d'aide luttent encore pour répondre à leurs besoins en matière d'abris, de sécurité, d'hygiène, de soins de santé et de soutien psychosocial.

Depuis août 2017, l'UNFPA a distribué des kits de dignité - qui comprennent des produits d'hygiène tels que du savon et des serviettes hygiéniques - à plus de cent dix mille réfugiés. Les sages-femmes déployées par l'UNFPA et le personnel de santé ont dépisté plus de deux cent cinquante mille femmes et filles, et fourni des soins prénatals à soixante-douze mille femmes.

L'UNFPA gère également dix-neuf espaces dédiées aux femmes dans de nombreux camps. Là-bas, du personnel formé offre des services de conseil, de soutien, d'information et de référence aux femmes et aux filles vulnérables, et les réfugiés sont en mesure de reconstruire des réseaux et de retrouver le sens de la communauté.

Mais ces services pourraient être en danger parce que les installations sont actuellement placées aux endroits qui sont accessibles aux réfugiés, dans des zones sujettes aux inondations et aux coulées de boue.

Des milliers de personnes sont maintenant relocalisées sur des terrains plus sûrs par des agences et des partenaires des Nations Unies.

L'UNFPA cherche des zones plus sûres pour relocaliser ses espaces favorables aux femmes, et renforce les structures existantes pour résister aux pluies à venir. Les cliniques de santé génésique préparent également des plans d'urgence, comme la relocalisation des services et la modification des horaires de travail.

"L'UNFPA travaille pour assurer un service continu à la communauté, car nous savons que les femmes et les filles sont les plus vulnérables et les plus affectées en cas d'urgence", a déclaré M. Abdi.

La montée fulgurante de maladies transmises par l'eau et autres vecteurs, pourrait menacer la santé des femmes enceintes, des femmes en période post-partum et des nouveau-nés. © UNFPA/Prince Naymuzzaman 

Les femmes sont à la tête de la préparation

Les espaces réservés aux femmes de l'UNFPA offrent également des cessions d'information pour aider les réfugiés à se préparer aux prochaines pluies, notamment à reconnaître les signaux d'alarme et à demander de l'aide.

Il est conseillé aux participants de réunir leur famille si possible, de protéger leurs biens de l'eau, et de prendre soin des personnes particulièrement vulnérables, telles que les femmes durant leur dernier trimestre de grossesse.

Une femme a dit que le toit en plastique de son abri cliquetait dans le vent. « Chez moi, nous avions des maisons solides et sûres, alors j'apprends beaucoup ici», a-t-elle dit.

Ces femmes ne sont pas seules.

D’une certaine façon, les femmes réfugiées prennent les devants dans la préparation de la mousson. Un rapport de l'OIM indique que les femmes sont régulièrement plus nombreuses que les hommes dans les ateliers qui enseignent comment améliorer les abris pour la saison.

Épidémies 

Les experts de la santé des Nations Unies se préparent également à d'éventuelles épidémies de maladies à transmission hydrique ou vectorielle, si les conditions d'assainissement se détériorent ou si l'accès aux soins de santé s’en trouve perturbé. La propagation de ces maladies pourrait mettre en péril la santé des femmes enceintes, des femmes en période post-partum et des nouveau-nés.

Dans ses cliniques, l'UNFPA fournit des informations sur les efforts déployés par l'Organisation mondiale de la santé pour vacciner contre la diarrhée aqueuse aiguë.

Dans le cadre de sa planification d'urgence, l'UNFPA est en train de pré-positionner des kits de dignité, des médicaments, des produits de santé reproductive et du matériel pour des espaces et des cliniques adaptés aux femmes dans des conditions de crise.

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