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Les dirigeants du monde entier s'engagent à soutenir la planification familiale volontaire

Kate et Samuel Opio avec leurs jumeaux au centre de santé Inomo III, dans le district d'Apac en Ouganda. Ils envisagent à présent d’utiliser une méthode contraceptive moderne. © UNFPA / Prossy Jonker Nakanjako
  • 14 Juillet 2017

APAC, Ouganda/LONDRES, Royaume-Uni – Kate Opio, 33 ans, d’humeur joyeuse, câlinait l'un de ses jumeaux nouveau-nés dans la maternité d'un centre de santé dans le district d'Apac en Ouganda. L' autre jumeau dormait paisiblement près d'eux. Mais ce moment de joie a failli ne pas avoir lieu, d’après la sage-femme de Mme Opio. Tous les trois ont frôlé la mort pendant l’accouchement.

« Mme. Opio a souffert d'une dystocie cervicale, situation dans laquelle le col de l'utérus ne s’élargit plus, ce qui rend difficile la sortie du bébé », a déclaré Margret Nabukenya. « Nous avons très rapidement dû prendre la décision de l'amener au bloc [opératoire] pour une césarienne afin de sauver la vie de la mère et des bébés ».

Mme Opio voulait ajouter quelque chose, alors elle a appelé son mari qui parle anglais pour qu’il la rejoigne. Samuel Opio est arrivé avec un sourire. « Nous remercions Dieu pour la sage-femme, et je souhaite qu’ elle puisse venir en aide à d'autres femmes de la même façon qu'elle a aidé ma femme », a-t-il déclaré.

Puis il a révélé que la naissance des jumeaux - bien qu’ils soient chéris - n'était pas planifiée.

« Après avoir eu quatre enfants, ma femme et moi pensions que c'était suffisant. Nous utilisions la méthode de planification familiale naturelle », a expliqué M. Opio. « Nous n'étions pas prêts à avoir plus d’enfants, mais c'est arrivé ».

Bien qu'il se réjouisse que les jumeaux soient nés en bonne santé, M. Opio se pose à présent des questions quant à sa capacité de subvenir aux besoins des six enfants.

Sa femme et lui veulent désormais utiliser une méthode contraceptive moderne pour prévenir d'autres grossesses non désirées.

Planifier les familles, mettre fin à la pauvreté

Les contraceptifs modernes et fiables permettent aux couples de choisir si et quand ils veulent avoir des enfants. Cela contribue également à préserver la santé des femmes et des filles, leur permettant de poursuivre leurs études et de travailler, tout en renforçant la capacité des familles à épargner et à investir dans la santé et l'éducation de leurs enfants.

À plus grande échelle, l'accès à une planification familiale volontaire aide les communautés à sortir de la pauvreté.

La Directrice exécutive par intérim de l’UNFPA, le Dr Natalia Kanem, avec Melinda Gates lors du Sommet de la planification familiale 2017 à Londres. © UNFPA

En 2012, lors d'un sommet à Londres, des dizaines d'organisations et pays - y compris l'Ouganda - ont accepté de soutenir la planification familiale volontaire, dans le but d'atteindre 120 millions de femmes de plus à travers le monde.

Si cet objectif était atteint, le monde verrait environ 110 millions de grossesses non désirées en moins, près de 3 millions de bébés en moins qui meurent durant leur première année de vie et 200 000 femmes et filles en moins qui meurent pendant la grossesse et l'accouchement. 

Un long chemin à parcourir

Des progrès ont été accomplis au cours des cinq dernières années.

Par exemple, en Ouganda, l’UNFPA a collaboré avec le gouvernement pour élaborer un plan de mise en œuvre de la planification familiale. Et depuis 2012, l’UNFPA a investi 32 millions de dollars en produits et matériels de planification familiale pour le pays.

« Au cours des cinq dernières années, l'utilisation de contraceptifs chez les femmes mariées en Ouganda a augmenté de près de 10 pour cent », a déclaré Alain Sibenaler, représentant de l'UNFPA dans le pays.

Mais, le chemin à parcourir est encore long: trente-trois pour cent des femmes et des filles ougandaises qui sont dans une relation souhaitent arrêter ou retarder la procréation, mais n'utilisent pas de contraception selon le rapport de l'Etat de la population mondiale 2016.

Et ces besoins se transposent au niveau mondial. On estime que 214 millions de femmes et de filles dans les pays en voie de développement ont encore des besoins non satisfaits en terme de contraceptifs modernes.

Se réengager dans la planification familiale

Le mardi 11 juillet 2017, un autre sommet de planification familiale a été organisé à Londres pour répondre à ces besoins.

Et les participants ont tenu parole. Les donateurs internationaux ont consacré un total de 207 millions de dollars à l’UNFPA afin élargir l'accès aux produits et services de planification familiale, renforcer les systèmes nationaux de santé et soutenir des politiques de planification familiale équitables. De cet somme, 74,1 millions de dollars seront investis dans l’UNFPA Supplies, le programme de l'organisation visant à élargir l'accès aux produits de planification familiale.

Les participants ont également réaffirmé l'importance des contraceptifs aux niveaux international et individuel.

« La planification familiale est l'un des investissements les plus rentables pour l'avenir des états », souligne la directrice générale par intérim de l’UNFPA, Mme Natalia Kanem. « Permettre aux femmes et aux adolescentes de choisir d’avoir ou non des enfants et de choisir le moment leur permet de prendre des décisions libres et avisées dans tous les aspects de leur vie. Elles peuvent rester à l'école plus longtemps, obtenir un diplôme et entrer dans le monde du travail ; en contribuant ainsi à faire prospérer les familles, les communautés et les nations ».

– Joachim Buwembo, Prossy Jonker Nakanjako and Jeffrey Bates (traduit de l'anglais par Mikael Bisseck)
 

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