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Répondre aux besoins de santé des adolescents pourrait entrainer dix fois plus de profits

Les filles du programme Safeguard Young People (sauvegarder les jeunes) au Malawi qui fournit des informations sur la santé sexuelle et reproductive, aident les jeunes à accéder aux services de santé et offrent une formation en leadership. © UNFPA Malawi / Hope Ngwira
  • 20 Avril 2017

NATIONS UNIES, New York – Une étude publiée dans le Lancet montre que l'amélioration de la santé physique, mentale et sexuelle des adolescents, à un coût d'environ 4,60 $ (dollars) par personne et par an, produirait 10 fois plus de profits pour la société. Investir dans l'éducation des adolescents et les droits de l'homme aurait également d'énormes avantages par rapport aux coûts, comme le démontrent les résultats.

L’étude parcourt les mesures pratiques que les pays en voie de développement peuvent prendre dans la poursuite des objectifs de développement durable, un ensemble de buts ou de projets à l’échelle mondiale que de nombreux pays se sont accordés à réaliser d'ici 2030. Ils incluent entre-autre l'éradication de l'extrême pauvreté, la couverture sanitaire universelle et l'éducation de qualité pour tous - des ambitions auxquelles se sont longtemps soustraits experts et dirigeants, en partie parce qu'elles nécessitent des investissements importants.

Mais le rapport nouvellement publié montre que ces dépenses généreraient des rendements massifs.

L’accès aux services de santé de base, y compris les soins de santé sexuelle et reproductive, peuvent prévenir des millions de décès parmi les adolescents. © UNFPA Honduras

Retour sur investissement

Les chercheurs ont estimé les coûts et les avantages d'un ensemble de 66 interventions en soins de santé - y compris les soins de santé sexuelle et reproductive, la prévention et le traitement du VIH, une meilleure nutrition et des soins contre la dépression, l'anxiété et la dépendance à l'alcool - dans 40 pays à revenu faible et intermédiaire.

Ces services pourraient coûter environ 360 milliards de dollars entre 2015 et 2030, soit environ 4,50 $ par habitant et par an. L'ajout d'un programme de vaccination à deux doses contre le papillomavirus humain (PVH) au scénario d'investissement coûterait en gros 10 cents (centimes de dollar) de plus par personne et par an.

Ensemble, ces efforts permettraient d’éviter 12,5 millions de décès chez les adolescents et de prévenir 30 millions de grossesses non désirées. Des dizaines de millions de jeunes supplémentaires seraient ainsi en mesure de contribuer au développement de leurs communautés et à la croissance économique, produisant un retour sur investissement multiplié par dix.

Un nouveau document sur la politique de sante montre que l'investissement dans la sante et le bien etre de l'adolescent pourrait engendrer dix fois plus de profits. Image reproduite avec l'autorisation de Lancet. Cliquer pour voir plus

D’autres investissements ont également donné des résultats substantiels: L'amélioration des effectifs et de la qualité des enseignements dans les écoles secondaires d'environ 22,60 $ par personne et par an, pourrait multiplier les avantages économiques par 12 d'ici 2030.

Et des dépenses d'environ 3,80 $ par habitant et par an dans les programmes visant à réduire le mariage des enfants produiraient un rendement presque six fois supérieur.

« Il ne fait aucun doute que les actions décrites dans notre étude pourraient être appliquées à grande échelle », a déclaré l'auteur en chef Peter Sheehan, de l'Université de Victoria. D'autres auteurs incluent des experts de l'Université de Melbourne, en Australie et l'UNFPA.

L'étude a été publiée alors que les responsables des finances et du développement de 188 pays se réunissaient à Washington DC pour la réunion de printemps de la Banque mondiale. 

Preuve de concept

Investir dans les adolescents - âgés de 10 à 19 ans - est l'un des sujets à discuter. La publication sera distribuée lors de la réunion; Ses résultats montrent que de tels investissements seraient certainement parmi les plus rentables pour les gouvernements.

Cela a également été illustré par les jeunes qui, de par le monde, travaillent avec les programmes de l'UNFPA.

« Mes parents sont [trop] pauvres pour m'envoyer à l'école » a déclaré en 2015 Sophie à l’UNFPA, jeune femme vivant au Malawi, en 2015. En tant que jeune adolescente, elle a été obligée de quitter l'école pour s'occuper de ses frères et sœurs.

Sibongile a lancé un commerce qui lui permet de poursuivre ses études. « Ce que notre fille a fait relève du miracle », a déclaré sa mère. © UNFPA Zimbabwe/Nikita Little

C’est alors qu’elle a participé à Safeguard Young People (sauvegarder les jeunes), un programme orienté vers la jeunesse que soutient l'UNFPA et qui offre une éducation en matière de santé génésique, des conseils en planification familiale, des tests et des traitements contre les infections sexuellement transmissibles et des services de soutien tels que la formation en leadership.

Lorsque les jeunes sont formées à la protection de leur santé et peuvent volontairement retarder les grossesses, elles sont mieux en mesure de poursuivre leurs rêves: Sophie a pu obtenir une bourse et est retournée à l'école, augmentant considérablement son potentiel économique.

« À présent, mon objectif principal est de devenir la première femme avocate de ma région », a-t-elle déclaré.

Saba, une jeune réfugiée du camp de Zaatari en Jordanie, fait partie d'un programme qui préconise la fin du mariage des enfants. © UNFPA Jordan/Sima Diab 

Multiplier les gains

Les pays avec une population jeune, parmi lesquels de nombreux pays à faible revenu, pourraient voir ces gains se multiplier au fil des générations.

Il a été démontré que dans les pays qui ont un nombre élevé de jeunes en bonne santé, instruits et ayant un emploi décent, quand en plus la proportion de jeunes personnes à charge est faible, le profit économique est considérable.

Sibongile, au Zimbabwe, est une battante - et elle n'a que 14 ans. Il y a deux ans, ayant presque abandonné l'école, elle rejoint un club de filles soutenu par l’UNFPA appelé Sista2Sista (sœur à sœur). Là, elle a appris les bases de la finance.

« J'ai réalisé que de moi-même, je pouvais faire quelque chose pour m’en sortir », a-t-elle déclaré.

Ayant reçu un peu d’argent d’un mentor, elle s’est lancée dans la vente de petits casse-croûtes et amuse-gueules. Plus tard, elle a utilisé l’argent de ce commerce pour démarrer sa propre entreprise de volailles, laquelle entreprise lui permet à présent de s’occuper de sa famille et de financer ses études.

« Nos vies ont été transformées par son travail acharné », a déclaré sa mère.

Avec les bons investissements dans leur santé, leur éducation et leur sécurité, des jeunes comme Sibongile pourraient transformer le monde.

Traduit de l'anglais par Mikael Bisseck

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