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Dans les zones rurales d’Haïti, des cliniques mobiles fournissent des soins essentiels aux femmes et aux jeunes filles

Yveka, 17 ans, consulte une sage-femme à la clinique mobile. © UNFPA
  • 15 Août 2017

PICHON/BELLE-ANSE, Haïti – Frêle et petite, malgré ses 25 ans, Nélia semble être encore une adolescente. Elle a déjà vécu trois grossesses, et a traversé beaucoup de difficultés pour une femme de son âge.

Elle vit à Pichon, une commune rurale de Belle-Anse, où l’établissement de santé le plus proche se situe à trois heures de marche. Comme la plupart des haïtiennes, Nélia a accouché chez elle.  

La première fois, le travail a commencé prématurément. C’est sa grand-mère qui a fait office de sage-femme mais l’enfant n’a pas survécu. 

Par la suite, Nélia a donné naissance à des jumeaux, chez elle encore une fois. Ils sont décédés peu après.

Dans une clinique mobile du sud-ouest d’Haïti, Nélia a décidé d’utiliser un implant contraceptif, dont l’action dure longtemps. Jacqueline Etienne, personnel de santé, se prépare à l’insérer dans son bras. © UNFPA

La troisième fois, elle a eu de la chance : le pasteur de son église l’a assistée. Bien qu’il n’ait pas de formation, il aide les membres de sa communauté pendant les accouchements. 

Nélia a donné naissance à une petite fille qui a aujourd’hui un mois. 

Des cliniques mobiles, des soins pour les communautés rurales

Les taux de mortalité maternelle et infantile en Haïti sont les plus élevés de l’hémisphère occidental. Selon un sondage de 2012, seules 36 pour cent des naissances ont lieu dans des établissements de santé.

Le taux de grossesse chez les adolescentes haïtiennes est aussi très élevé, ce qui expose les jeunes filles et leurs enfants à de nombreux risques : environ 14 pour cent des adolescentes en Haïti (entre 15 et 19 ans) sont enceintes ou ont déjà eu des enfants. A l’échelle internationale, les complications de grossesse sont la cause de mortalité la plus fréquente chez les jeunes filles de cet âge.

L’UNFPA travaille à l’amélioration de l’accès à la santé sexuelle et reproductive, ce qui permet d’aider les adolescentes à retarder leur première grossesse en encourageant l’accès à la planification familiale.

Récemment, une clinique mobile (mise en place par le Ministère de la santé publique et de la population et financé par l’UNFPA) a permis d’apporter des soins prénatals, des services de planification familiale et d’autres soins essentiels dans des régions dépourvues d’établissements de santé.

Yveka, 17 ans, est venue à la clinique pour un bilan prénatal. Elle est enceinte de sept mois, et se plaint de douleurs et de maux de têtes.

On lui a donné un traitement et des conseils nutritionnels, et on lui a aussi expliqué comment éviter à l’avenir une grossesse non désirée.

À Pichon, des femmes assistent à une séance de sensibilisation à la planification familiale avant l’ouverture de la clinique mobile. © UNFPA

« A cause de cette grossesse imprévue, je ne vais plus à l’école, mais j’espère y retourner après mon accouchement », explique Yveka à l’UNFPA.

Christelle a 16 ans et s’est aussi présentée pour des soins prénatals. Elle est enceinte de six mois, et a eu son premier enfant à seulement 14 ans.

Une forte demande en planification familiale

La clinique mobile, présente entre le 2 et le 4 août, a assuré des soins gratuits à environ 400 personnes à Belle-Anse et Macari. Près de 60 femmes et jeunes filles ont choisi de commencer la planification familiale.

En Haïti, 35 pour cent des femmes mariées souhaitent éviter ou retarder une grossesse, mais n’utilisent pas de contraception. L’UNFPA est la structure qui assure le plus de services de planification familiale en Haïti, et fournit également des traitements pour la santé maternelle ainsi que de l’équipement médical.

A la clinique mobile, Jacqueline Etienne, personnel de santé qualifiée et formée par l’UNFPA, présente aux femmes et aux jeunes filles les divers moyens de contraception dont elles disposent.

Après une discussion avec Mme Etienne, Nélia a décidé d’utiliser un implant contraceptif, qui prévient les grossesses non désirées pendant cinq ans.

« Je ne veux pas d’autre enfant, parce que je n’ai pas les ressources pour m’en occuper », explique Nélia. Elle est sans emploi et n’a plus de nouvelles du père de sa fille depuis juillet de l’année dernière.

Viergemène a 20 ans et deux enfants. Le premier n’était pas prévu. Tout comme Nélia, elle s’est rendue à la clinique pour se renseigner sur la planification familiale.

Rosena, 44 ans, a aussi dit à l’UNFPA vouloir utiliser la planification familiale. Elle devra cependant attendre son accouchement. Elle est à son septième mois de grossesse, et attend son huitième enfant. 

– Vario Sérant (traduit de l'anglais par Marie Marchandeau)

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